Les parents sont de grands enfants

 Prenez n’importe quel championnat de France des jeunes. Une ville moyenne, heureuse d’accueillir plus de 1200 consommateurs en plein mois d’avril. Une inauguration sympa mais un peu plouc. Des entraîneurs souvent débraillés, des accompagnateurs… et des parents tendus. Tout ce petit monde est interdit dans l’aire de jeu.

Comment suivre donc les parties ? Conseil commercial aux drugstores du coin : commander dès maintenant un stock de jumelles, les ventes seront importantes. Papa et/ou Maman adorent voir la partie de leur chérubin en cours. Et selon la configuration du lieu, ils sont ou en hauteur ou se marchent sur les pieds. Et parfois se relaient. Ca y est ! L’enfant chéri est repéré à la table 89. Et de se retourner avec angoisse vers un expert prompt à diligenter un avis éclairé sur ‘l’évaluation de la position’ du haut de ses milliers de points Elo. Non mais !

  Pendant la partie, les parents dont les enfants sont en compétition dans la même catégorie pratiquent l’intox. Note : bien souvent, ils n’entendent rien au jeu d’échecs, mais là n’est pas la question. Une fois la partie terminée – gagnée ou perdue – les jérémiades parentales continuent. Conséquence sur les gamins : les plus stressés par l’entourage pleurent de culpabilité. Les passifs écoutent l’entraîneur du club (ou particulier) leur (re)faire une leçon pourtant savamment rabâchée quelques heures avant la partie, lequel craint une remontrance. Et les autres en prennent leur parti.

Cet aspect est heureusement minoritaire dans la seconde compétition phare de la fédération. Mais tout de même assez répandu. Attendons de voir si ces parents nous feront rire ou pleurer au championnat de France des jeunes d’Aix-les-Bains (16-23 avril), annoncé dans un Centre des congrès. Port des jumelles obligatoires ?