Décès du libraire André Frisch

André Frisch est décédé le 4 mars d’une longue maladie. Il avait 69 ans. Tous ceux qui ont fréquenté la mythique librairie St Germain dans les années 1970-1980 (Lors du match Karpov-Kortchnoï en 1978, les plus forts joueurs parisiens venaient chercher et suivre en différé cette bataille de titans où Kortchnoï remontait dangereusement) puis dans les années 1990 la librairie Variantes à Paris le connaissaient.

 

andré.jpgAndré avait été organisateur de tournois au PLM St Jacques proche de la Tour Montparnasse puis arbitre de nombreux tournois. Il adorait les livres et avait les vraies compétences d’un libraire.

Il avait pris le train de publicités avant-gardistes dans Europe Échecs et n’avait pas raté celui de l’internet pour Variantes.

Il ne manquait jamais de râler quand un livre Payot était auprès de Payot quand un livre était en rupture. Il faut dire que dans les meilleures années, Variantes et Le Damier de l’Opéra étaient dans le Top 50 des libraires vendant le plus de livres Payot avec une seule entrée : le jeu d’échecs !

Toujours proche du client, il ne se départait jamais de son sens de l’humour pince sans rire et avait la bosse du commerce dans la décontraction.

 

A l’arrivée des premiers ordinateurs d’échecs, André s’était lié avec le passionné puis spécialiste de ces nouvelles machines importées, le journaliste Pierre Nolot. Leur amitié a duré jusqu’au bout, Pierre nous a appris la triste nouvelle.

 

D’origine hongroise, ses parents s’étaient installé en Espagne où André avait passé toute son enfance. Il parlait couramment l’espagnol, mais restait toujours en retrait sur ses qualités ou ses autres passions. Ainsi, il achetait souvent des quantièmes de chevaux ou de pouliches chez des éleveurs normands afin de toucher, un jour peut-être, le quantième d’un gain. Il allait donc voir sur les champs de courses ses chevaux en pleine maturité. André est parti en deux mois. Discrètement et loin des cavaliers de l’échiquier.