Médecin fédéral : thésez-vous !

Le comité directeur de la FFE s’est réuni le 2 et 3 février. Quelques dirigeants de grands clubs ont fait spécialement le déplacement au fin fond des Yvelines, à la Commanderie des Templiers. Le GPS ne les a pas sauvés, ils se sont perdus. A leur décharge, il n’est pas indiqué comment s’y rendre sans faute sur le site fédéral, mais ils ont pu bénéficier de la vue imprenable sur le plan d’eau avec les canards.

La décision principale de ce CD a été de demander à la liste de Diego Salazar de présenter un médecin « thésé ». Or le médecin obligatoire sur une liste (avant la 15e place sur 28) devait l’être, ce qui n’était pas le cas de Sébastien Cossin. Le nom du nouveau médecin n’a pas été encore communiqué par la liste de M. Salazar.

Le sketch du médecin a fait du buzz
La fédération, via son zélé secrétaire général Stéphane Escafre a d’abord validé le vrai-faux médecin. M. Escafre, alias ‘Arbitro’, avait dû mal lire le règlement ou n’avait pas consulté le ministère. Étrange pour un arbitre si sûr de lui.
Certes, les textes fédéraux ne sont pas si clairs, mais au fond qui se soucie du rôle du médecin à la FFE ? Personne à part les textes alors qu’un certificat médical pour jouer est recommandé mais pas légalement obligatoire. La commission électorale a fait où on lui disait de faire ou n’a pas cherché plus loin.

Un lecteur képi, un lecteur kaki
C’était sans compter sur un lecteur attentif des règlements : Sylvain Rivier. Cet ancien bénévole abat un travail monstrueux et ingrat sur les championnats par équipe à tel point que la FFE a fini par le dédommager. Le gars prend un tel pied qu’il applique le règlement à la lettre pour dresser les clubs à remplir des PV de rencontre proprement.

Les amendes pleuvent pour les mauvais élèves. Certains bénévoles baissent les bras devant tant de zèle. Dommage que personne ne puisse voir son pantalon kaki, la FFE ne fournit pas le képi. Mais au fond, il pousse les règlements de la FFE dans leur logique sportive, version « la FFE sera peut-être adulte un jour ».
Et sur le point du médecin pas thésé, il a eu beau alerter le Bureau, le Léo, le Dg, rien n’y a fait. Finalement, il a écrit au ministère et…
L’explication détaillée de Sylvain Rivier sur France-Echecs (16/01 à 9 h 28) ou comment la FFE a fait la sourde oreille à sa demande à tous les niveaux de hiérarchie.

L’amour toujours, le recours court
Toujours est-il que Rivier, licencié de base, a, comme c’est son droit [voir précisions de Herr Dr Canonne dans les commentaires], déposé un recours pour que Sébastien Cossin soit radié de la liste Salazar. Pas bête et pas faux puisque la FFE a, en catastrophe, consulté le ministère, qui a confirmé la chose. Malin, Sylvain Rivier avait déjà fait le job… et conservé tous les courriels avec les haut-placés de la FFE. Trop fort !

Sauve qui peut
Conséquences ? Exit la décision d’Arbitro qui marque moins 1 en tant que secrétaire général fédéral. Exit l’aboiement de Léonard Battesti parlant « d’incroyable erreur de la liste Salazar » alors que le CD dont il fait partie avait validé cette liste. Exit ceux qui ont présenté Sébastien Cossin car ils auraient pu prévoir quelques coups à l’avance.

Du médecin à la foire aux euros
Là où l’histoire reprend une tournure politique et politicienne, c’est quand la FFE communique sur la chose. Elle annonce sur son site que le comité directeur de la FFE a voté à l’unanimité le remplacement du médecin de la liste de Salazar. Ce que je préfère dans cette annonce de vrai-faux rassemblement, c’est la danse des canards au siège de la FFE (cf. photo site fédéral).

rubber duckLicenciés = canards apprivoisés ?
Mais le paragraphe suivant est passionnant dans le style “demain on rase gratis” ! La FFE prévoit des augmentations énormes pour « les projets de développement » (c’est quoi ?) et « le haut niveau ».
Résumons : sept ans de disette pour ces deux secteurs. Et à un mois et trois semaines de l’élection, les milliers d’euros pleuvent ? On nous prend pour des canards apprivoisés de la Commanderie des Templiers ? Docteurs de chaque liste, au pays d’Astérix, j’ai besoin d’un Aspégic.