Deschapelles, roi des joueurs, proche du Roi

Pierre Baudrier nous fait parvenir un texte sur son joueur de prédilection, Deschapelles, le successeur de Philidor. Joueur de whist et d’échecs, Deschapelles était un habitué du Café de la Régence. Quatre de ses parties sont passées à la postérité.

deschapelles,czoelner,baudrierIl y a quelques années, l’Allemand Robert Czoelner a retrouvé au sein de la branche autrichienne des descendants de Deschapelles un portrait du champion. D’où la publication récente d’un livre en anglais. Ami internaute, je n’ai pas d’avis sur ce livre… je ne l’ai pas lu.

En revanche, notre spécialiste français sur Deschapelles, Pierre BAUDRIER, avait commencé à nous rafraîchir la mémoire sur notre grand champion dès les années 1980 en publiant un article dans Europe Echecs. Voici donc son dernier article sur Deschapelles:
« Famille et environnement familial de Deschapelles ». Lire le court article de Pierre BAUDRIER (les notes, comme toujours, sont passionnantes, cliquer ici, gagnez 1 point Elo si vous lisez la suite d’abord.

Retrouvez tous les articles de Pierre Baudrier sur Deschapelles. Un vrai retour dans le passé. Vive la France… ou le Roi ?

Voir le site du club de Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine) pour des informations complémentaires sur sa vie. Car oui, Deschapelles était un Dagovéranien.

Sur le site en langue anglaise chessville.com, une fiche succincte (en .doc) à télécharger (en espagnol, #365) avec les 4 parties connues du successeur de Philidor.

Fiche Wikipédia sur Deschapelles

Famille et environnement familial de Deschapelles    

La famille de Deschapelles était logée au château de Versailles, escalier de Penthièvre, en 1789 (1).

Deschapelles sera le beau-frère et l’oncle des écuyers O’Héguerty de la cour de Charles X en exil. Il faut dire que la sœur de Deschapelles avait épousé un O’Héguerty, écuyer du comte d’Artois, dès 1793 (2).

Un autre O’Héguerty, François Pierre Henri, avait accompagné la duchesse de Berry en Vendée et la suivra en Italie après son expulsion de France (3).

La duchesse de Berry intervint par deux fois dans le mariage d’une fille de ce François Pierre Henri, Maria Joséfine (4).

Un O’Héguerty avait épousé une sœur, Anne Brown O’Héguerty, de cette Amy Brown qui avait donné deux filles au duc de Berry. Les époux Brown O’Héguerty furent parrain et marraine d’un fils de François Pierre Henri (2)

Le duc de Fitz-James qui complota avec Deschapelles en 1832 descendait d’un bâtard de Jacques II Stuart. Enfin la marquise de Castries, nièce du duc de Fitz-James, avait donné un fils au fils de Metternich avant de rejeter les avances d’Honoré de Balzac en 1832.

1) Cf. Czoelner (Robert).- Alexandre Honoré Deschapelles : The French King of Chess.- S. l. : CreateSpace, 2011, pp. 41, 69 ISBN-10 1460963334 ISBN-13 978-146-1460963333

2) Cf. Count H. Eltz, J. Hagerty.- Pedigree of the O’Hegerty Family, 1948, 1 p., 1 tableau ; le 12 janvier 1793, Caroline Thérèse Martine Le Breton des Chapelles épousa à Düsseldorf le comte François Pierre Charles Daniel O’Héguerty, écuyer et capitaine du régiment des dragons du comte d’Artois.
Le contrat de mariage fut signé le 18 janvier 1793 par Charles Philippe comte d’Artois, futur Charles X. Deux des fils de François Pierre Charles Daniel furent écuyers à la cour de Charles X, Joseph Louis Bernard écuyer du comte de Chambord après l’avoir été du duc de Berry et surtout Charles Jean Patrice écuyer et chevalier servant de la duchesse d’Angoulême.

3) Cf. La Roche (Jean-François-Frédéric).- Souvenirs d’un officier de gendarmerie sous la Restauration publ. et annot. Par le Vte Aurélien de Courson ; 3e éd., 1914, p. IV ; Charette de La Contrie (Bon Athanase-Charles-Marin de).- Journal militaire d’un chef de l’Ouest, contenant la vie de Madame, duchesse de Berri, en Vendée / par le baron de Charette.- Paris : G.-A. Dentu, 1842, p. 99 ; Larignon (Gilberte), Proust (Héliette).- Edouard de Monti de Rezé : L’inébranlable certitude.- Laval : Siloë, 1992, pp. 85, 171 ISBN 2-905259-95-7

4) D’abord en organisant, dans le cadre d’une donation compliquée, un mariage qui échoua : « … En 1856, quand Mme la duchesse de Berry demande et reçoit de M. de Villette une dot pour sa protégée qu’elle veut marier à un filleul de M. le comte de Chambord, tout le monde, à Frohsdorf, ne sait-il pas à quoi s’en tenir ? Le prince laisserait-il demander, pour son filleul, 60,000 francs à un gentilhomme qui ne lui aurait rien offert (1) ». Et on lit en cette note 1 : « Il s’agit ici du comte Henri Du Parc, officier français au service d’Autriche. La dot réclamée devait faciliter son union avec Mlle d’O’Herty. Une partie seulement de la somme fut envoyée par Mme Pelvé, amie de M. de Villette, et, dit M. Maurice Du Parc père, dans une rectification adressée aux journaux : « M. le comte de Chambord n’ayant pas jugé à propos de compléter la dot, la future se résigna à faire le bonheur d’un autre époux. » » Cf. p. 56 et n. 1 donc de : Fouquier (Armand).- Les Procès du jour. (Série annexe des “Causes célèbres”.) Testament du marquis de Villette, par A. Fouquier.- Paris : Lebrun, 1861.- Gr. in-8°, 64 p.
    La duchesse de Berry signera finalement au contrat de mariage de Maria-Joséfine avec un comte italien. Cf. la généalogie O’Hegerty ci-dessus.