Commission d’appel: un faux air de faussaire

Triche: les 3 joueurs accusés et condamnés par la Commission de discipline n’étaient pas les seuls! La vice-présidente de la FFE a magouillé l’horloge “atomique” de son ordinateur pour faire des faux administratifs. On atteint des sommets et tout ceci sera sûrement exposé mais non débattu (pas de débat contradictoire) lors de la Commission d’appel de la FFE qui se réunit jeudi 19 mai à 14 h à l’hôtel Saint-Pétersbourg à Paris. L’audience est publique et le salon Opéra peut accueillir une soixantaine de kibbitz.

Bonjour, c’est l’huissier!
A la suite d’une plainte de Marzolo, condamné en première instance et ‘employé’ de la société de Mme Pomian, par ailleurs vice-présidente de la FFE, le Tribunal de Grande Instance de Nancy a rendu une ordonnance permettant à un huissier de justice accompagné d’un expert en informatique, d’un serrurier et d’un commandant de police de se rendre chez Mme Pomian.

L’objectif? Vérifier la date de création du CDI à temps partiel de Marzolo, d’un bulletin de paie et d’une attestation Assedic.

Arrivés à 7 h 30, l’huissier & C° sont repartis vers 9 h du domicile de Mme Pomian. Devant les hommes de loi, elle a prétendu que l’ordinateur n’était pas le bon, que les documents cherchés étaient ailleurs. Mais un ordinateur, de nos jours, peut parler. Le spécialiste informatique a tout retrouvé très vite. Elle a finalement reconnu être l’auteur des contrats recherchés.

L’expert informatique a noté que l’horloge “atomique” de l’ordinateur permettant de masquer la date de création des documents avait été modifiée!

Aux échecs, la triche est un sport?
Trop fort! Si finalement 2 grands maîtres et 1 maître sont condamnés pour triche, une vice-présidente qui ne déclare pas tout aux Urssaf (des clubs redressés ont déjà coulé) et qui fabrique des faux administratifs en pleine procédure de triche, alors la triche mérite d’être élevée au rang de sport national par le Comité directeur, lequel a soutenu depuis le début… une faussaire dans ses rangs.

Quid des peines encourues par les 3 joueurs?
Ils risquent en principe la même peine, pas plus. Toutefois, la correspondance par MSN entre Vachier-Lagrave et Hauchard risque d’être produite aux débats. Mais cela relève de la correspondance privée… Et puis le président fédéral a fait pression autant qu’il a pu pour que les peines soient maximales sans compter son appel pitoyable au député-maire d’Évry, Manuel Valls, qui en rigole encore. Reste un invité surprise qui pourrait s’exprimer ou à l’audience ou par écrit: le président de la Commission de discipline Antoine Canonne. Lui-même qui n
aurait apprécié avoir subi des pressions!

Les joueurs pourront-ils jouer le Top12 ou ailleurs en cas de condamnation?
Non, sauf si le Comité national olympique accède à leur requête de conciliation, ce qui suspend la peine le temps de la mise en route du dossier administratif.

Quid du rôle de Mme Pomian?
Une enquête digne de ce nom ou un débat contradictoire pourrait nous éclairer sur son rôle. Elle déclenche l’affaire, elle a un lien de subordination a minima avec Marzolo, elle fait des faux administratifs, elle nie devant l’autorité judiciaire. Et le Comité directeur fédéral continue de faire la claque et la fait applaudir en Assemblée générale.

Les 3 joueurs ont-ils vraiment triché?
C’est l’éternelle question débattue dans les clubs et sur les zincs. Là encore, une enquête à charge et à décharge pourrait le déterminer. Le mobile (5000 euros et une médaille sur un tournoi) paraît ridicule par rapport aux risques encourus. Les questions sur le nombre de textos envoyés avant, pendant et après les parties restent toutefois sans réponse. Un tableau comparatif entre les messages codés et les coups joués par Feller n’a pas été rendu public et d
’ailleurs, existe-t-il? Et plus on phosphore sur le mode opératoire supposé, plus on se perd en conjectures. A demain!