Festival de Nancy: décagoulage et municipales!

A force de recevoir de ponctuels et précis résumés du maître international Christophe Philippe et organisateur du 6eFestival international d’échecs de Meurthe-et-Moselle à Nancy, j’ai craqué. Je suis passé faire un tour sur le site. Nancy n’est pas une ville comme les autres, son festival non plus : il est constitué de tournois fermés par catégorie Elo, comme à Wijk-aan-Zee. Bref, une bonne manière de progresser sans prendre sa bulle contre un très fort après avoir battu un plus faible ou de même force comme souvent dans les tournois open.
Avant de passer à la technique, et en fouinant dans le site, je me suis pris cette photo en pleine face ; et là, je me suis dit que les prochaines échéances municipales envahissaient un peu trop mes neurones…

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Le site perso du MI lorrain Christophe Philippe

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Nous sommes à la ronde 4. Le MI Yannick Gozzoli (à droite), parti à la chasse pour une norme de grand maître, fait souffrir Christian Bauer, 2e Elo du tournoi A. Ce dernier montre une fois de plus comment il peut trouver des ressources, parfois à la limite de la correctionnelle. À vrai dire, j’ai regardé vite fait la partie après.
Ce qui est frappant ici, c’est qu’on voit une masse d’hommes désunis à droite et un couple improbable à gauche. L’actualité politique m’est alors revenue en tête : Gozzoli (à droite) a énormément de pression sur les épaules, comme s’il devait remporter une cantonale sans l’aide de papa.

Christian Bauer (à gauche) semble chercher des soutiens à gauche voire au fin fond du centre, avec l’homme dos au mur. Un excès de vodka ou de ti’punch? Ce soir, un retraité m’a convaincu que j’étais dans le délire: il est venu distribuer, au bas de l’immeuble, en fin de journée, avec son teckel en laisse, des prospectus pour la liste dissidente UMP emmenée par l’ancien rameur Gérard d’Aboville.
«  Saviez-vous que lors de son mandat de député européen, il s’occupait beaucoup d’écologie ? » Non. J’ai chopé le prospectus sur papier non recyclé, l’ai lu avidement, mais j’ai su qu’un Vélib me trottait dans la tête et qu’il fallait vite revenir virtuellement à Nancy-plage.

Heureuse surprise quand j’ai vu mon coéquipier de Vincennes Alain Fayard se « décagouler ». Alain Fayard, ancien chroniqueur échiquéen dans Le Matin de Paris (1977-1987), ancien journaliste à Europe Échecs, actuel collectionneur avisé de livres d’échecs et ancien pas mal de trucs, était complètement « cagoulé » dans le tournoi B. Autrement dit, il jouait le tournoi cauchemar de sa vie. Et dans les tournois fermés, quand vous commencez à perdre, tout le monde veut gentiment « vous passer dessus ». C’est l’expression consacrée.

Même dans des positions archi-nulles, vos adversaires s’acharneront. Après quatre défaites dont une terrible en 17 coups, mon Fayard a pris une nulle. Ouf, pas fanny. Mais là où il sauve son tournoi, c’est avec une partie spectaculaire qui entrera dans les annales des livres de combinaisons. Son adversaire, une Indienne grand maître féminin a crû au point facile. Mais Alain était colère ce jour-là.

Au 18e coup, « boum ! », il enlève sa cagoule en envoyant une tour en sacrifice. Son adversaire n’y croit pas: elle a 7 pièces massées sur 2 rangées contre 3 pièces en attaque pour mon Fayard, mais elle accepte le cadeau empoisonné. Un sacrifie supplémentaire de fou au 20e coup (20.Fh7+!) aurait pu parachever le tout mais bravo !