Le coming out juridique de Kouatly à Europe Échecs

Le 9 octobre 2007 est une date historique pour Europe Échecs: Bachar Kouatly est enfin quelqu’un de juridiquement responsable. « Directeur de publication », « rédacteur en chef gratuit » dans la société Promotion Jeux de l’Esprit qui édite la revue depuis 2002, Babar est maintenant gérant de fait. Beau coming out. Exit Sandrine Mélanjoie, la gérante de paille, ci‑devant femme de Grégory Vanobbergh, ex‑maquettiste d’EE qui facturait à sa femme ses prestations et est par ailleurs le fils de Mme Kouatly. Babar a mis un coup de pied dans son propre mécano. Tel le petit oligarque, il a racheté l’entreprise dont il tirait les ficelles dans la coulisse.
Sandrine Mélanjoie? Virée avec un chèque de 20 000 euros pour qu’elle ne repasse pas par la case départ. Grégory est allé se promener dans les bois pendant que le loup n’y est pas. Mme Kouatly s’éclabousse toujours dans les coquilles d’EE et a été attachée à l’administration. Péniblet est à la niche et continue de faire des phrases. Un vrai jeu de massacre.

Que va devenir EE? Pourquoi en est-on arrivé là ? Quels sont les dessous des cartes ? Pourquoi EE n’a aucun salarié malgré un chiffre d’affaires de plus de 700 000 euros? Pour en savoir plus, cliquez ligne suivante pour lire l’interview imaginaire de Bachar Kouatly.

 


Pourquoi faire ce coming out juridique? Après plus de deux liquidations judiciaires, ce n’est pas risqué?
BK: Bachar Kouatly est courageux. Bachar Kouatly montre enfin son vrai visage. Bachar Kouatly veut démontrer qu’on peut diriger une SARL de presse sans aucun salarié et en s’éclatant avec les notes de frais. J’en profite pour remercier les lecteurs de me payer des voyages dans le monde entier. D’autre part, je veux apprendre un métier. À mon âge, on a peur du chômage, alors je fais une formation permanente de gérant: les autres bossent et de mon avion, je donne des ordres avec mon téléphone cellulaire. Bachar Kouatly a le sens du partage.

Les numéros de novembre et de décembre sont bien perçus, à quoi est-ce dû?
BK: Aux grèves SNCF. Je veux dire au chemin de fer. J’ai appris ce qu’était un “chemin de fer” dans un journal tout récemment. Dingue, non? Personne n’avait osé me le dire. Le principe est simple: tu empiles les articles n’importe comment, sans ordre, sans eau et sans électricité, à la fin tu écris « commandez des reliures EE » et tu tombes pile poil sur le nombre de pages. C’est cooool.
J’ai fait aussi changer la maquette. Le fils de ma femme, Grégory, la massacrait. Il s’engueulait avec tous les collaborateurs, les prestataires. Péniblet a failli en faire une dépression. Le pauvre chou. Je n’allais pas perdre un cuistre si précieux.

Et puis, Grégory, je l’ai suffisamment épongé, on n’en avait plus besoin… sa femme non plus, elle faisait de la figuration et gobait tous mes bobards. Suffisait d’un p’tit billet par‑ci par‑là, et elle se calmait. Je précise: un billet d’avion, à bas prix, évidemment.
Et puis, j’ai découvert la couleur. Tu sais, c’est super, les photos en couleur! Y’en avait de ton temps, mais comme tu le sais, je ne lis que les titres et mon éditorial dans EE. Le reste, je m’en bats les couilles. Pardon aux lecteurs de ton blog, mais je parle ainsi dans la vraie vie.

Quelles sont les grandes innovations?
BK: Outre la couleur et une société parisienne qui nous fait la maquette, on va tout faire pour perdre des lecteurs. Figure‑toi qu’EE a moins de 3 000 abonnés et à peu près autant de ventes en kiosque dans le monde.

Mais c’est horrible!
BK: Non. C’est Bachar Kouatly qui a tout compris. Par exemple, pour perdre encore plus de lecteurs, on a baissé les corps de caractère. Écrire plus petit oblige les vieux lecteurs à faire des efforts, ça les énerve et ça oblige les jeunes à porter des lunettes. La pointe? Je viens de prendre des participations dans une société de lunettes. Mais chuuut…

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AK et BK en Russie, complices et partenaires en affaires….

BK: Oui, mais je me suis dit que quitte à massacrer, autant que ce soit fait par un grand maître de la chose. Bachar Kouatly n’aime pas sous-traiter. Par exemple, Mexico, événement mondial, championnat du monde. Eh bien, la grille du tournoi fermé est fausse. J’ai trouvé l’idée géniale: c’est “fabulons” et ça remplace les mots croisés. Le lecteur doit se creuser la tête pour trouver qui a battu qui et faire les bons totaux. Il n’y a pas de raison que le sudoku nous supplante. Dans les parties commentées, les annotations de type Informateur provenant de fichiers ChessBase, tu as vu, quel régal! Elles se transforment en signe exposant, en double virgule, etc. Bachar Kouatly invente une nouvelle langue échiquéenne. Bachar Kouatly est un génie méconnu.

Mais alors si tu es le gérant donc le chef des euros et le rédacteur en chef, Péniblet est sur la touche?
BK: Absolument. D’ailleurs on va bientôt le virer, mais ne lui dis pas. J’ai bien viré Grégory et sa femme, tout est possible. Bon, c’est vrai, elle me servait de femme de paille et elle a eu un petit coup de blues. Alors, je lui ai filé un chèque de 20 000 euros pour récupérer les 49 parts en sa possession. L’autre part est toujours en possession de l’ex‑secrétaire de ma boîte liquidée judiciairement, Acticiel. Comme ça on reste quand même entre nous. Bachar Kouatly aime travailler en famille.

Avec Sandrine Mélanjoie, tout s’est fait très vite, dans la douceur. Grégory m’a fait un caca nerveux: il n’allait plus pouvoir blitzer gratos sur Internet sur ses heures de boulot et encaisser la fraîche de papa-maman indirectement. Ni même faire de la note de frais comme je le lui ai appris. Spirituel, non?

Mais enfin, quand même, virer Grégory, sa femme, c’est un séisme?
BK: Non, pourquoi? Je le fais avec tout le monde, pourquoi pas eux? Et puis Péniblet n’arrêtait de pénibler et de chouiner sur Grégory, lequel brâmait quand il le voyait. Grégory et sa femme ne supportaient plus les réunions virtuelles par Internet quand j’étais en déplacement aux frais d’Europe Échecs. À propos, qu’est-ce que je me suis gavé en notes de frais avec cette boîte! Quand je pense que les fêtes arrivent, ça va être le pompon!

En plus, ils ne supportaient plus ni l’un ni l’autre les pizzas. Mon plat préféré, tu te rends compte? Alors là, j’ai dit stop. Faire des maquettes pourries, ok. Envoyer balader des collaborateurs et faire de mauvaises photos, ok. Regarder Péniblet pénibler, ok. Mais ne pas venir au debriefing de chaque numéro dans les pizzerias pour me regarder baffrer une Margharita avec la sauce piquante, là, j’ai dit non. Même la bonne foi de Bachar Kouatly a des limites!

Bravo, quel champion en ressources humaines!
BK: Bachar Kouatly est un démocrate. Bachar Kouatly aime les gens qui s’aiment. D’ailleurs pour ne pas trop choquer les lecteurs, je vais probablement prendre un pseudonyme pour mon éditorial, tu sais, le truc où j’enfile les perles comme on le fait pour un sommaire. Donc, je te donne un scoop: ça sera sûrement Bagchich Kouatlar. C’est plus discret, je trouve.

Mme Kouatly née Anne Geritzen a assisté sans piper mot à l’entretien, somnolente. Soudain, elle se prend un coup de queue du saint-bernard la protégeant et se réveille:

AK: J’en ai assez de ces joueurs d’échecs ignares. D’ailleurs, j’ai dit un jour à Bachar: « Prends des jeunes, célibataires, un peu craquards et virables facilement.» Et tu sais quoi ? Il a appliqué le principe à mon propre fils! Sauf qu’il a triché, Grégory est marié!

BK: Oh, ça, ça va… t’as vu ce que tu as fait à ce génie de Sutovsky? Mon idole! Il ne parle que de lui à la première pers
onne, montre ses parties, écrit qu’il est un génie.

AK.: Non, que se passe‑t‑il?

BK: Tu as vu la citation sur « Il y a plus d’aventures sur un échiquier… » page 55 du numéro de novembre? Elle est attribuée à Mac Mahon. C’est « fabulons »! Quand je pense que c’est de Mc Intosh, tu es une imbécile!

Le saint-bernard: wharf!

BK (effrayé) OK, OK, on va virer Sutovsky et le remplacer très vite.

AK: Mais tu es fou? Embaucher, quel gros mot! Tu vas donner du fric aux Urssaf?

BK: Ah oui, c’est vrai, je dis n’importe quoi. Tu te souviens comme je les ai enfumés de plus de 300 000 euros du temps d’EPO, la société (radiée) qui éditait EE avant Promotion Jeux de l’Esprit? Elle n’est toujours pas dans l’historique sur le site d’EE. EPO, c’est vrai que ça fait dopage. Pour vivre heureux, vivons radiés!

Quels sont les grands projets pour 2008?
BK: On va continuer à gagner de l’argent avec les camés du blitz sur Internet et en perdre de plus en plus avec la revue. Fontaine et Demuydt ne seront jamais Bataille et Fontaine, mais vont continuer à jouer les filles de l’air. Péchiné va être viré et on va le remplacer par Fontaine.

Demuydt continuera de travailler à mi‑temps 12 h par jour, tout comme Anne Kouatly. Elle aussi, je peux la virer, finalement elle n’a pas de parts dans la société! Mais pas tout de suite, car elle remplace pour l’instant Sandrine sur le plan administratif. Bachar Kouatly pense à tout et aussi à l’avenir… Mais surtout, notre grand projet est de me payer la TVA.

– ???
Oui, on va se payer une TéléVision Aérienne. Et pour cela, je pense qu’on va tous décamper de Besançon pour s’installer à l’étranger. Des types comme Svidler ont bien des sociétés de poker dans des paradis fiscaux, pourquoi on ne ferait pas la même chose aux échecs?

Mais pourquoi ne pas se mettre au poker alors? 
BK: Bachar Kouatly méprise le poker. C’est de l’argent sale. On arnaque des pigeons sur le Net et tous ces gens‑là ne paient pas d’impôts. Bachar Kouatly trouve cela profondément immoral et préfère rester un petit épargnant. D’ailleurs Bachar Kouatly a toutes ses économies à la Banque postale, c’est dire!