Le téléphone pleure…

On ne s’en lasse pas. La niouz sur la « çonnerie du téléfon » (voir brève du 03.04.06 dans les archives) pointait du doigt un phénomène dont tout compétiteur moderne doit se méfier: les appels téléphoniques des amis. En effet, si votre téléphone portable sonne pendant une partie, vous perdez sur-le-champ.

Match de Nationale III de mon club, Vincennes, dimanche 25 novembre 2006. Déplacement à Gien. Deux véhicules. La voiture ‘sandwich’ nous a devancé. La nôtre fait un crochet par le Buffalo Grill du coin. Évidemment, on arrive juste à l’heure. C’est beau, Gien, un dimanche de novembre. C’est mieux avec le téléphone portable de l’organisateur en guise de radioguidage. L’accueil? Sympathique. Les échiquiers sont propres et remplis de publicités locales. C’est rare et signe de dynamisme. L’arbitre veut que tout démarre à l’heure. Il nous loue les bienfaits de la cadence ‘Fischer’ (1h/20 coups, +40 min après le 40e coup, ajout de 30 s par coup) «où vous ne risquez pas de perdre au temps». L’est bien fier, l’arbitre. Plusieurs matches de notre poule se jouent dans cette salle ordinaire. Un classique des rencontres de ce type: le café est gratuit et bien fort. Il n’y a rien pour s’essuyer les mains dans les toilettes. La routine. En principe, nous sommes favoris. Au bout de cinq minutes, un portable sonne. Derrière mon échiquier. Frayeur. Mouvement à 90°, épaules comprises. L’arbitre arrive en mode piqué. Mon coéquipier Philippe est dépité. L’arbitre: « Je suis désolé, vous avez perdu la partie.»

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Le drame, d’autant qu’après six coups, le camarade Philippe avait déjà un gros avantage! Récidiviste, va! C’est la seconde fois que cela lui arrive! La précédente, il n’avait pas été puni: son adversaire et lui-même étaient absents de l’échiquier au moment de la sonnerie. Et l’arbitre? Eh bien, c’était lui-même J Heureusement, nous avons finalement gagné le match. La femme de notre sonneur a gagné sa partie au temps, à 4 secondes du 40e coup, son adversaire oubliant le temps alors qu’il lui restait une minute dans une position gagnante. Leur future fille — qui va naître dans deux mois — a tambouriné de ses petits pieds en période de zeitnot maternel. Déjà en train de se rebeller contre son père.