Élections à la FIDE : combien ça coûte ?

Coucou, le revoilà ! Bessel Kok, amoureux des échecs et sponsor d’une série de tournois appelés « Coupe du monde » dans les années 1980 brigue la présidence de la fédération internationale. De son côté, le président sortant mais pas encore sorti se représente : Kirsan Ilioumjinov. Vous n’avez jamais assisté à une élection à la FIDE ? Ben oui, ça n’est retransmis nulle part et ça n’intéresse à peu près aucun joueur d’échecs. Le scrutin est pourtant simplissime : un pays égale une voix. Autrement dit, les Îles Bermudes pèsent aussi lourd que la Russie dans le vote.

Inutile de préciser qu’à ce rythme, nombre de voix s’achètent. Un sacré spectacle ! Ainsi, certaines voix se monnaient très cher car le délégué a dans sa besace un moyen de pression. Pour les petits pays dont tout le monde se fout, eh bien, la voix du délégué s’achète pour quelques jeux et pendules électroniques. Authentique ! Mais ce qu’il y a de plus fantastique, ce sont les achats de voix dans le camp adverse. Histoire de pimenter le jeu de poker menteur quand chaque camp fait son décompte de voix.

Il y a aussi l’intimidation. Physique parfois, comme avec un délégué anti-Kirsan en 1996 à Erevan (rallié à son camp et salarié de la FIDE depuis !). Autre truc : le coup de « j’éteins les lumières dans l’amphithéâtre en plein débat, circulez, il n’y a plus rien à voir ! » (© Kirsan, Erevan 1996). Bref, tous les coups sont permis et le vainqueur est celui qui arrose le plus. D’ailleurs, le cours actuel de la voix est en train de grimper. Pour info, il serait actuellement autour de 5000 euros. Eh oui ! Bessel a eu le malheur de faire fortune. Qui gagnera dans ce match inédit des deux K? Réponse début juin à Turin, lors des Olympiades. D’ici là, le cours va grimper. Selon le ralliement des copains et des coquins. Bon téléfilm.