DSK se drogue au direct

Quelques mots d’un dinosaure français du Web échiquéen et animateur du site Notzai, Pascal Villalba alias Notzai. Après avoir cliqué sur la touche magique pour prévenir quelques connaissances de la naissance de ce blog avec la même émotion de gosse quand on se tâche le majeur avec la plume de l’encre, voici sa réponse blitz : « Reste plus qu’à le remplir… Don’t forget que je suis l’inventeur du blog échiquéen (infos et états d’âme écrits à la première personne), présent depuis le 20 avril 1998 ! Echecs64, le nom n’est pas très original, et ça me rappelle forum64 😉 amicalement, »

Exact mon cher Pascal, et je suis même passé sous tes fourches caudines, à un moment où Notzai faisait feu de tout bois. J’ai l’impression, peut-être fausse, qu’à l’époque, les débats étaient plus enflammés et que la drogue (dure, très dure) du jeu d’échecs en direct semble aujourd’hui anesthésier tous les joueurs quel que soit leur classement Elo.

« Sans transition », comme on dit à la télévision, j’attaque sur « du lourd », mais un peu réchauffé il est vrai : Dominique Strauss-Kahn alias DSK s’est drogué. Si, si. Mais à l’Internet, et au jeu d’échecs en direct. C’était pendant sa traversée du désert, au moment où tous ses potes socialistes avaient oublié son numéro de téléphone ; le pire, c’est que cette drogue se répand à la vitesse grand V en toute impunité : c’est gratuit, faut savoir jouer et avoir un peu de résistance. Et plus tu perds, plus t’es dedans ! Même les meilleurs joueurs du monde n’y échappent pas ! Lamentable ? Disons que c’est tendance et que si l’on veut voir le côté positif, ça développe les réflexes, ça permet de tester en peu de temps une variante en quelques clics-clacs ni vu ni connu. Attention, ne pas dépasser la dose prescrite, c’est un brise-ménage très efficace, ça rend un peu neuneu, on perd le sommeil et globalement, ça fait baisser le niveau.

Certains s’en sont sortis comme DSK : il est retourné à la politique. Comme me l’a dit un jour Emmanuel Florent, grand ponte à TF1, et lui-même joueur à 2000 Elo environ, « il faut toujours faire ce que l’on sait faire de mieux ». Aujourd’hui la drogue est mondiale et même encouragée par les diverses retransmissions en direct de tous les plus grands tournois de la planète : on suit un super tournoi et en même temps, on fait des parties blitz en fond d’écran. Les plus habiles s’éclatent en « une une » soit une minute par joueur par partie sans compter les « lags ». Si Alekhine ou même Tal voyaient ça, je pense que tous deux y passeraient des heures comme aujourd’hui les grands maîtres Nakamura, Bauer, Short, Dreïev sur le site de ChessBase!