Un amateur et une reine de la nuit

Après quasiment trente années à avoir joué un peu partout, je connais des têtes de joueurs. Et en ce moment, j’en croise assez souvent. Bon c’est vrai, j’ai pas de bol, je n’arrive pas à trouver 20 min dans le métro ni dans les bacs à l’extérieur (sauf une fois à Volontaires); donc j’ai le nez en l’air pendant au moins vingt minutes. Tiens au fait, y’a une liste des dépositaires quelque part ou c’est un secret commercial?

Bref, un habitué des tournois de l’APSAP m’interpelle. Il me parle des chroniques de Libé qu’il lit toujours et s’interroge sur les bouquins d’échecs en français. Pourquoi si peu ? Pourquoi les maîtres français n’écrivent pas? Quand je lui apprends qu’un livre d’échecs est tiré à 3 000 exemplaires et qu’un best seller est épuisé en quatre ans, il manque de s’évanouir.

Et le gars reste assommé quand que je lui dis que c’est itou pour un premier roman dont le jeune auteur passe à la télé.

 

Parenthèse: Les échecs à la télé par milliers ? Patrons des chaînes, n’oubliez pas nos petits souliers ! Oui, c’est un grand soir auquel a l’air de croire mordicus la nouvelle équipe fédérale. On aura l’occasion d’en reparler car c’est un sujet que je connais assez bien sur les chaînes allemandes et russes.

Suis retombé hier soir sur Chroniques (n° 30), la publication de la Bibliothèque nationale de France. Et qui vois-je dans cet opuscule ? Mme Ojjeh, présidente fondatrice, sponsor du club NAO de Paris et qui a le bras plus que très long. Au moins cette femme richissime s’amuse que ce soit avec son écurie des plus forts joueurs du monde dans son club avenue Foch (ce qui lui vaut chaque année le titre de champion de France par équipes bien mérité) ou bien en préemptant pour l’Etat français Voyage au bout de la nuit. Plus récemment, on la voit aussi dans les pages « pipole » des magazines relatant les soirées parisiennes. C’est bizarre, on cite toujours son nom, sa photo est de plus en plus fréquente, mais on ne dit pas sa fonction. Les journalistes sont parfois ingrats.