Spassky « pat » dans de drôles de pattes ?

Le 16 août 2012, le dixième champion du monde Boris Spassky a disparu de son domicile à Meudon, en région parisienne. Assisté d’une personne suite à son AVC en 2010, le champion, très diminué, vivait chez lui et reprenait doucement la marche.

Sa femme Marina, s’est absentée une partie de la journée. A son retour, son mari n’était plus là et l’assistante de vie avait disparu. Affolée, elle a appelé immédiatement son fils Boris Junior qui est revenu en catastrophe de Madrid. La suite ? « Un mauvais polar » selon Marina.

Le 19 août, dans un entretien qui ressemble fort à une manipulation des meilleures années du journalisme soviétique, Spassky indique qu’il a « fui Paris pour Moscou ». Comment un homme dans une telle situation médicale a-t-il pu prendre un billet d’avion et voyager plus de 5 heures, transfert compris ? Pas seul, c’est certain.

Spassky_Larsen_Stockholm_1969.jpgAlors que la sœur de Boris (qui fut championne de dames 8×8) le défend de Saint-Pétersbourg et ne croit pas un mot de cette histoire, une ancienne capitaine de l’équipe féminine soviétique parle à la place de son frère et dit que Boris voulait « ces deux dernières années, retourner en Russie ». Une photo la montre dans l’article de WhyChess toute souriante avec un groupe de femmes, Averbakh et Boris.

Depuis août, Boris Spassky est donc en Russie. Qu’est devenue la femme qui s’occupait médicalement de Boris à son domicile ? Comment le champion est-il soigné en Russie ? Par qui ? Qui paie les frais d’hôpital où son fils Boris junior a fini par le localiser ? A qui profite ce retrait en Russie ? Quelles sont les motivations d’une femme qui s’interpose systématiquement entre un Boris affaibli et son fils quand ce dernier parvient à lui rendre visite ? Les autorités russes suivent-elles le dossier ?

Le dernier rebondissement est le lancement d’une vraie enquête à partir de la France. Dans un entretien publié le 26 septembre sur le site Internet du quotidien Le Figaro, Boris Junior affirme au journaliste Bertrand Guyard que son père a été « enlevé et séquestré ». Cet entretien a été repris par les médias russes comme l’agence officielle RIA qui parle de Boris comme « le champion soviétique ».

Installé à Meudon depuis 1976, Boris Spassky était retourné ces dernières années dans sa Russie. Russe toujours, soviétique jamais. Au-delà du choix personnel ou de l’enlèvement supposé ou avéré de Spassky, l’urgence est la qualité des soins d’un homme affaibli, immensément populaire en Russie comme en France sur les 64 cases.

Fiche Wikipédia de Boris Vassiliévitch en russe

Photo: Spassky-Larsen, Stockholm 1969.