Pas de candidature de Léo Battesti possible… selon les règlements !

Léorateur1.JPGC’est dans les statuts de la fédé, écrit noir sur blanc. En l’état, Léo Battesti ne pourrait légalement se présenter à la présidence de la FFE à cause des activités d’une société dont il est le gérant et qui facture plus de 60 000 euros de services par an à la FFE, soit plus de deux fois les prix du National.

Incroyable, mais c’est écrit noir sur blanc au chapitre « Incompatibilités » des Statuts de la fédé. Récit de cette découverte hasardeuse due aux fortes chaleurs, cliquer ligne suivante.

Petit retour en arrière
Lors de la réunion du Comité directeur à Port-Marly les 16 et 17 juin dernier, Léo Battesti, le bouillonnant vice-président de la FFE et président/secrétaire de la ligue de Corse, le rédacteur en chef d’Échec et Mat et d’Échec et Mat junior, l’auteur du rapport de la communication fédérale, le producteur d’émissions TV sur les échecs et enfin l’organisateur de tournois, avait annoncé sa candidature devant ses pairs.

Il avait mis dans sa poche le président Henri Carvallo qui ne voulait pas se représenter et l’ex-président devenu hyper bénévole Jean-Claude Moingt dans « un comité de soutien ». Sur le coup, personne n’a levé le petit doigt ni rien noté. Comme toujours quand ‘Léorateur’ parle, les locuteurs potentiels du CD se taisent et piquent du nez. Le temps passe.

Léo Battesti contre Battesti Léonard
Il faisait très chaud vendredi 17 août dans la nuit à Paris. Une insomnie m’a obligé à chercher quelque chose de soporifique pour me rendormir. Tiens, allons voir les Statuts de la FFE, jamais lus et sûrement très fatigants. Vroum ordi, bla-bla… page 6, j’allais abandonner quand soudain, bingo ! Le point 2.5.3 de la page 7 (sur 10) m’a fait bondir. Un exocet. Una bomba déposée sur la devanture du candidat Léo Battesti. Exit, finito, plus de candidature… en toute légalité (les points importants ont été mis en gras).

Voici le texte :
Point 2.5.3. « Incompatibilités » :
 « 
Sont incompatibles avec le mandat de Président de la Fédération, les fonctions de chef d’entreprise, de Président d’un conseil d’administration ou de surveillance, de Président et de membre d’un directoire, d’administrateur délégué, de directeur général, directeur général adjoint ou gérant, exercées dans les sociétés, entreprises ou établissements, dont l’activité consiste principalement en l’exécution de travaux, de prestation de fournitures ou de services pour le compte ou sous le contrôle de la Fédération, de ses organes internes ou des associations qui lui sont affiliées. Ces dispositions sont applicables à toute personne qui, directement ou indirectement, exerce en fait la direction de l’une des entités précitées. »

Maintenant, fidèle internaute voici quelques éléments de réflexion :

Léo Battesti vice-président fédéral est rédacteur en chef de la revue Échec & Mat éditée par la FFE et dont le directeur de publication et représentant légal est le président fédéral Henri Carvallo.

Battesti Léonard (dit Léo) est gérant de la société Corsica Flash, une société de micro-édition, de PAO (publication assistée par ordinateur), d’édition, d’imprimerie etc. basée à Bastia. Passons sur l’analyse financière de cette société au capital social de 40 000 €.

En 2010, le chiffre d’affaires de Corsica Flash s’élevait à 211 400 €. En 2011, Corsica Flash a facturé plus de 70 000 € de services à la FFE pour mettre en page et éditer E&M interactif (Communication, point 9 et suivants) soit un peu moins d’un tiers de son chiffre d’affaires.

Léo Battesti vice-président donnant du travail à la société dont Battesti Léonard est le gérant, ce n’est pas illégal, mais ce procédé ne verrait jamais le jour dans une fédération allemande ou anglaise.

Quels coups doit jouer Léo sans tuer Léonard ?


Plan A : Léo veut être président. La FFE lance un appel d’offres pour l’édition d’E&M dont Corsica Flash est de facto écarté. Mais la société de Léonard perd d’un coup 60 000 €. Un peu cher pour devenir président, non ? Mais le bénévolat n’a peut-être pas de limites.

Plan B : Léo veut être président quand même. Certes, sa société ne fait pas principalement son chiffre d’affaires sur la FFE, mais se pose alors la clause directement ou indirectement et sous le contrôle de la Fédération, ce qui exclut un changement de gérant d’ici les élections.

Plan C : Léo présente une liste en son nom tout de même. Mais il place en tête de sa liste quelqu’un d’autre qui sera forcément élu si sa liste l’emporte dans les élections de mars 2013 (scrutin de liste à un tour). Jean-Claude Moingt ? Je ne serais pas le seul à moinssoyer à cette proposition. Jicé le premier d’ailleurs. Johanna Pomian-Saatdjian ? Joker. Du Léo sans Léo avec Léo dans les murs, la ficelle serait un peu grosse.

Plan D : Corsica Flash ne facture plus à la FFE. Attention, plus à la FFE ni à ses organes internes ou des associations qui lui sont affiliées. En clair à aucune ligue ou club de France.

On pourrait penser que ce règlement a été introduit par un esprit malin en fin d’assemblée générale, alors que tous les délégués avaient un train à prendre. Eh non, ce règlement est standard, carré et partagé – mot pour mot – par de nombreuses fédérations comme celle du bridge (point 7.1) par exemple.

Et à moins de perdre d’un coup un sacré pactole pour sa société, la candidature de Léo Battesti semble à ce jour « pat ». Dura lex sed lex.

Dernière minute : La réponse de Léo Battesti lui-même le 21.08.2012 dans les commentaires.