Short a-t-il joué contre le « patzer » Mamedyarov ?

« Quand on voit une telle partie, je ne veux pas être grossier, mais on pense avoir affaire à un patzer. » Cette phrase extraite de son contexte pourrait sembler… déplacée. Il nen est rien. Elle est issue d’une analyse en vidéo de près de vingt minutes de la partie brillamment gagnée par le Britannique Nigel Short contre l’Azéri Mamedyarov au super festival de Gribraltar (24 janvier-2 février).

N.B.: Un patzer est une mazette, un joueur très faible. Capture d’écran de la vidéo du site officiel (16 min 48 sec) au moment où Short prononce cette phrase.

patzer,short,mamedyarov,Short est vraiment un super  professeur qui se considère, à 46 ans, âgé sur le circuit (certes plus de 32 ans de carrière !). Il explique  très bien comment se préparer dans un open (‘plus de deux heures est contre-productif’) et surtout comment il a voulu éviter le style tactique extraordinaire de son adversaire.

Short pointe également la faiblesse psychologique de son adversaire : « J’ai gagné contre lui à l’Olympiade de Dresde un gambit dame refusé avec les noirs en 25 ou  26 coups. Dans cette partie, il avait littéralement implosé. Aujourd’hui, c’était en quelque sorte la répétition de ce cauchemar. »

Rejouer la partie en ligne ou la télécharger.

Rejouer la partie de Dresde 2008 (cliquer dans les coups + CTRL F pour la visualiser côté noir).

Voir la vidéo (en ‘delicious british’) avec Nigel Short analysant un verre de vin à la main en compagnie du commentateur officiel du tournoi, le GMI britannique Simon Williams.

Extrait du passage en anglais de la vidéo (16 min 48 sec) :
“When you see a game like this, I don’t want to be rude, but you think he is a patzer somehow. And he isn’t at all. He is a very strong player. But stylistically, sometimes, he is not bothered about structures and, you know, he is going for specific ideas and… if you are able to exploit that, like I did today (laughs), you are in good shape. Anyway I’d happily trade ratings with him (laughs), (Elo Short 2677-Elo Mamedyarov 2747).”