Le président Moingt s’en va: et go, ego?

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Le président fédéral Jean-Claude Moingt rend son tablier samedi, presque deux ans avant la fin de son second mandat. Après six ans à la tête de la FFE, son dernier éditorial dans la revue Échec & Mat est plutôt amer et peu rassembleur pour un président dont c’est en partie le travail.

Après avoir déroulé son bilan naturellement globalement positif, il tance ceux qui critiquent la nouvelle formule du championnat de France des clubs. Vous avez loupé un épisode? Jicé est tout ce que l’on veut, a fait beaucoup ou peu, mais il a une faiblesse majeure dans son jeu: il ne supporte pas ou plus la contradiction: « Les réfractaires au changement nous opposeront bien un son de cloche différent; je fais confiance à leur imagination pour essayer de nous convaincre que nous nous sommes trompés… » Le ton est donné…

L’affaire de la triche? La page est « tournée » sur cette affaire « énergivore ». Pas le moindre projet de règlement anti-triche en vue donc.

Jicé salue le développement des échecs en Corse dû essentiellement à l’activisme du vice-président Léo Battesti et président de la ligue de Corse, et notamment grâce à la récente Convention signée le 27 mai avec l’Assemblée de Corse: « Les aigris, donneurs de leçons, incapables de trouver le moindre financement pour notre discipline, feraient mieux de s’inspirer fortement de ce modèle et de retrousser leurs manches, au lieu de s’enfermer dans leurs certitudes élitistes, qui n’ont jamais aidé la FFE à se développer. Ce sera l’ultime conseil de celui qui vient d’écrire son dernier éditorial de président de la FFE pour Échec & Mat ! »

Précision oubliée dans cette invective: cette convention dépend aussi d’un financement de la langue corse. Responsables de ligues et amis des langues régionales, retroussez donc vos manches auprès de vos conseils régionaux respectifs! Ces quelques lignes trempées dans l’acide ont dû diluer les remerciements: pas un mot pour les bénévoles, ses aides de camp, ses admirateurs, amis ou simples supporteurs, ni même aux treize autres salariés de la FFE. La courtoisie fait pourtant partie du règlement d’une partie d’échecs…

Un peu dur comme « au revoir », mes frères, non? Ces trois dernières années, Jicé n’a sûrement pas eu le temps de lire. Sinon, il aurait eu le temps d’apprécier à sa juste valeur le conseil de Kasparov dans son dernier livre (p. 298 de La vie est une partie d’échecs, JC Lattès, déc. 2007), lequel Kasparov n’aimait pas les critiques non plus:

« Durant les vingt ans où je fus au sommet du monde des échecs, j’eus à endurer un barrage à la fois constant de critiques et de louanges, la tentation étant toujours d’ignorer les premières et d’accueillir les secondes à bras ouverts. Nous devons combattre notre propre ego et nos instincts de défense pour apprécier la justesse et le côté constructif de certaines critiques et nous en servir comme outils. Nous ne pouvons gagner ce combat, mais il est vital de comprendre qu’il y a là une bataille à mener. Il y a grand danger à fuir les critiques et à se protéger en permanence de leur impact. »