Décès de Jean-Pierre Moulain Ayombo

Le joueur d’échecs franco-gabonais Jean-Pierre Moulain est décédé le 9 mars à Toulouse d’une crise cardiaque. Je l’ai appris jeudi 24 mars par un coup de fil suite à un message posté sur sa page Facebook.

Il avait 43 ans. Il laisse derrière lui une petite fille de 10 ans et son ex-compagne.
Victime d’un malaise alors qu’il était en rendez-vous auprès d’une assistante sociale, Jean-Pierre s’est écroulé. Sa famille est venue le chercher quelques jours plus tard et l’a rapatrié au Gabon.

GAB-ISV2(men).jpgJean-Pierre avait fréquenté (chemise rayée ci-contre) le monde des blitzeurs et des tournois parisiens au début des années 1990.

Son rire communicatif, son cœur gros comme ça, ses fanfaronnades se mêlaient à son amour de la fête et des échecs.

Il adorait par dessus tout l’attaque et avait une très bonne culture du jeu. « Mat monsieur! » était son motto quand le roi avait été pris dans ses filets. Suivait l’inévitable éclat de rire, jamais méchant.

Jean-Pierre était un autodidacte. Il avait fréquenté le même lycée, dans le Sud, que Vincent Cassel et pouvait parler de tout et s’intéresser à tout, des mathématiques à la physique en passant par le poker ou le jeu de go. Comme tant d’autres, je l’ai observé (ou perdu!) quand il jouait ‘tarif’. Toujours accrocheur, jamais vaincu.

Lors de son retour en France il y a deux ans, il avait revu nombre de ses anciens amis. Il m’avait conté avec moult détails sa participation aux Olympiades de Dresde, les difficultés pour faire le voyage, mais aussi tout l’enthousiasme qui régnait au sein de l’équipe du Gabon.

Mais entre le beau mec mince au teint hâlé des années 1990 et le quadragénaire des années 2008-2010, la différence se mesurait en dizaines de kilos: Jean-Pierre avait eu un problème de surpoids aggravé par des apnées du sommeil. Il allait redémarrer une nouvelle vie avec des projets au Gabon et finalisait son départ de Toulouse quand le malaise l’a pris. Il repose pour toujours sur cette terre qu’il aimait tant et où il avait tous ses souvenirs d’enfance.
Salut mon pote!