Compte-rendu Commission discipline

Compte-rendu des notes prises avant et pendant la Commission de discipline du 19 mars 2011 à Paris concernant les joueurs titrés Hauchard, Feller, Marzolo.

J’étais présent de 10h30 à 12h. Il y eut une pause déjeuner
à la française de deux heures. A la reprise à 14h, je n’ai pu rester que 40 minutes, un match de Nationale 2 à 16h à Drancy m’appelait. J’ai quitté l’audience à 14h40. Une quarantaine d’auditeurs dont 3 femmes au maximum étaient présents dans la salle.

Un greffier sympa s’est proposé de m’envoyer son résumé qu’il voulait faire pour lui-même et d’autres amis. Un vrai pro! Il m’a fait un rapport circonstancié de l’après-midi que j’ai pu croiser et vérifier sur des points de détail qui me paraissaient peu clairs. Qu’il en soit remercié ici. Il a tenu à rester anonyme. Le texte après 14h40 jusqu’au verdict est à 98% le sien. Les mots barrés sont des corrections apportées par les internautes. Merci.

Pour le long texte, heure par heure, avec avocats, questions de la Commission et intervention des T-Moingt, cliquer ligne suivante!

grues_15.JPG10h02 Changement à Invalides, direction ligne Asnières-Gennevilliers (ligne 13). Les trois titrés seront invalidés de compét à l’issue de cette commission? Interrogation.

10h17 Arrivée à Brochant. Mise en route du radar métabolique en direction de l’hôtel. Perdu au milieu de chantiers, avec des grues brassant le ciel alentour, j’ai l’impression de me trouver dans un quartier de Berlin en reconstruction. J’ai un peu ramé pour trouver. Palpitations.

10h29 Juste à l’heure. La salle est au -3, pas évidente à trouver. Un licencié dans l’ascenseur s’amuse: « On va dans les profondeurs de la FFE. » Commisération.

10h30 Début à l’heure. Le président de la Commission de discipline, Antoine Canonne, rappelle que la Commission a été saisie le 22/12/2010 pour triche organisée lors d’une compétition qui s’est déroulée en octobre 2010. Il lit les demandes des deux parties. Il demande aux avocats de se présenter. Il présente également les trois autres membres de la Commission (le 5e est excusé).
Y figurent un avocat de profession, l’arbitre Dervieux, alias ‘Z’oreille’ (du président JCM), un Nobody aphone et Canonne lui-même. Le Bureau fédéral est là. On se demande d’ailleurs, en dehors des T-Moingt et du porte-parole fédéral Léo Battesti, pourquoi les autres sont assis à cet endroit. Pour faire masse?

La Commission en questions…
En 5 heures de débat, Dervieux posera 1 question. L’habitude du silence des tournois sans doute. Le Nobody zéro. Canonne et l’avocat se montreront précis et insistants dans LEURS NOMBREUSES questions mais pas si incisifs sur certains côtés « sombres », notamment à l’adresse de Mme Pomian ou sur le modus operandi de la triche. On aurait rêvé d’une Commission à l’américaine avec une stratégie de questions fermées. Mais on a envie de dire, heureusement qu’ils étaient là, la tenue des débats fut correcte malgré une impossibilité de dialogue entre les parties et surtout l’impossibilité d’interroger les témoins par la partie défenderesse, ce qui est stupéfiant mais dans le règlement fédéral!

Où sont les joueurs?
Absents. Arnaud Hauchard a fourni un certificat médical « original mais parfaitement valable » selon Canonne, médecin de profession.
Feller participe à un tournoi et pour Marzolo, j’ai oublié. Chacun des 3 accusés est représenté par un avocat. L’avocat de Feller, Me Morel est accompagné d’un adjoint.

Rappel de la procédure
Quand Canonne a expliqué que chaque partie interviendrait à tour de rôle sans possibilité de dialogue ni d’interrogation des témoins, et qu’on était là pour toute la journée, j’ai failli craquer. Ma partie de Nationale 2 débutait à 16h, et j’étais déjà pat: J’allais rater le plus intéressant, à savoir le modus operandi selon la FFE, l’intervention des T-Moingt, notamment celle du président fédéral lui-même, Moingt, Jean-Claude. Quand Canonne a ajouté que la Commission prendrait son temps pour délibérer, au pif, j’ai estimé à une paire d’heures minimum. C’est ce qui s’est passé.

comm_4.JPGPas de renvoi
Canonne (de g. à dr., l’avocat dans le civil, Canonne, Dervieux, NN) commence par expliquer aux avocats des joueurs qui avaient demandé un renvoi que ce n’est pas possible pour des raisons pragmatiques en raison de la mobilisation du staff fédéral pour l’organisation du cht d’Aix-les-Bains (et surtout de sa propre participation au tournoi lol!), de la présence à Paris du Bureau fédéral et qu’une date ultérieure aurait aussi posé des problèmes vis-à-vis des délais légaux.

L’avocat de la Fédé, un d’jeuns avec un pull coll roulé noir, commence à sortir les crocs: Il cite l’article 2.2.1 de la Fédé et explique que la question du renvoi « ne se pose pas ». Et puis, un peu échauffé par cette demande de renvoi, il commence à dévoiler le menu de l’après-midi: selon la FFE, les faits sont corroborés, la FFE a l’intégralité des factures détaillées du téléphone de Marzolo, sur 6 parties, 200 textos ont été envoyés pendant le déroulement des parties à raison de 10, 15, 25 textos toutes les 2-3 minutes. Et les jours de repos ou les jours où Feller ne joue pas, ni Hauchard ni Feller ne reçoivent de textos. Interesting! Mais pas de chance, le récent référé (perdu par la FFE) ne permet pas de produire le contenu de ses textos.

Appel des 9 T-Moingt
Neuf témoins ont été sollicités. Leur présence n’est pas obligatoire. Joanna Pomian (vice-présidente de la FFE et à l’origine de l’affaire), Vérat, Moingt, Vachier-Lagrave, Romain Edouard, Tkatchiev, Fressinet, Abergel. Ces trois derniers sont absents. Fressinet est excusé et a adressé un témoignage écrit.

trio.JPG

Léo, un lion dans son moteur
Comme Jicé et Vérat sont des T-Moingt, Léo Battesti, vice-président de la FFE, est le porte-parole officiel de la Fédération. Lui n’a mis personne sur écoute et n’a pas lu les textos de ses employés. Il parle donc d’éthique, « de tristesse, d’embarras. Les derniers à avoir intérêt à porter cette affaire sur la place publique, c’est nous. Je tiens à rendre hommage à Jean-Claude Moingt, nous n’avons pas joué la politique de l’autruche. » Jusque là, OK.

Mais Léo s’emporte et avec une forte voix incantatoire qui met mal à l’aise, il invective les avocats de la partie adverse: « Quelle honte de se fonder sur des arguties juridiques; je rends hommage aux joueurs de l’équipe de France qui sont venus. J’aurais été accusé et je serais innocent, je serais venu en rampant pour m’expliquer. »

Il détaille aussi le « cynisme » de ces joueurs: « Le monde des échecs est un monde de pauvres; j’ai vu des joueurs crapahuter, faire des nulles de salon, établir des collusions y compris dans mes tournois. J’en ai exclu certains. Mais ce qui nous est posé, c’est un problème de fond: la technologie avançant, il faut se prémunir de la triche car cette affaire porte un tort considérable aux échecs. » Sa voix porte, le ton est accusateur, il est religieusement écouté par (de g. à dr.) Vérat, Moingt et Pomian (photo).

L’avocat de Hauchard: pif-paf à Léo
L’avocat de Hauchard, Me Bem, reste zen. Et il mouche Léo en peu de mots: « Il ne suffit pas de crier, de remercier, de dire que la Commission est compétente, il faut avoir des éléments. Je n’ai rien entendu en demande. Je n’ai même pas entendu le mot ‘Hauchard’. »

Pas de preuves selon Me Bem
L’avocat de Hauchard persiste. Il cite le rapport de l’instructeur Jean-Luc Hinault et relève qu’il est dit 6 fois qu’il n’y a pas de preuve tangible de la faute. « Six fois en une page. » Il les énumère. Il conclut sur le fait qu’une facture détaillée ne prouve pas qu’il y ait eu échange de coups. Il envoie un avertissement sans frais en citant « l’aspect pénal de cette affaire et notamment l’article 226-15 du Code pénal qui punit d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende toute personne qui détourne, divulgue ou utilise des correspondances émises, transmisses ou reçues par voie de télécommunications. »
« Le PV de la réunion à la Fédération avec Hauchard et Feller ne fait état d’aucun aveu, même oral. Hauchard a le droit de recevoir des textos (dont on ignore quand ils ont été lus !), ceci n’établit aucune triche. »
Il conclut sur la drôle de lettre de l’instructeur reçue par son client qui lui demande de confirmer ou d’infirmer les faits dont on l’accuse. Mais lesquels? Il n’en a pas eu connaissance. Il ajoute que même s’il connaît Hauchard depuis peu, il ne conceptualise pas que son client puisse tricher. Il termine en expliquant que Hauchard est « très touché psychologiquement depuis le début de l’affaire. »

Tous derrière la FFE et eux devant
Me Gillier, l’avocat de Marzolo, prend la parole. Manifestement, on est parti pour un crescendo et les avocats se sont répartis les rôles. D’ailleurs, ils sont assis dans l’ordre de leur prise de parole, de gauche à droite. Me Gillier, conseil de Marzolo, a un visage poupin de gendre idéal. Il a le sourire du commercial avenant. Mais il déroule la matraque d’entrée: « On gémit, on se congratule, on parle de l’atteinte à la fédération. Mais, vous, vous êtes tous cachés derrière la fédération alors que mon client est sali dans les médias. Son absence d’aujourd’hui découle du fait que la FFE est incohérente dans sa stratégie d’accusation. »

Marzolo n’a jamais été interrogé: La clé du bin’s?
Après avoir rappelé le secret des correspondances privées, il s’attaque au maillon faible, Mme Pomian. « Elle soutient une allégation erronée quand elle déclare que Cyril Marzolo “ne travaillait plus pour moi” alors que c’est faux. Elle apercevrait à la dérobée un texto. Elle attend trois jours pour aller à la FFE le 30 septembre et dévoiler son contenu à Laurent Vérat. Et c’est d’ici que tout part. MM. Moingt, Vérat, Lopez-Garcia témoignent: ” Mme Pomian est venue nous dire qu’elle avait vu un texto.”

« Bon, c’est gentil », s’emporte alors l’avocat avant d’ajouter: « Pourquoi pas un seul d’entre eux n’a pas dressé une sorte de procès-verbal? Sans être des spécialistes, on peut le marquer (sans jeu de mots) noir sur blanc. Il y a une espèce de faux intellectuel. Pourquoi M. Marzolo n’a-t-il jamais été interrogé? »
11h43:
Fin de l’intervention de Me Gillier.

Me Morel: des joueurs carbonisés
Jusqu’à présent, l’atmosphère est montée crescendo. Me Morel est apparemment chargé de l’attaque finale. Il est 11h47 et il débute par une déclaration: « Nous ne sommes pas les avocats de la triche, mais les avocats de personnes accusées d’avoir triché. » Lui aussi rappelle que les noms des joueurs ont été jetés en pâture et dit qu’ils sont maintenant « carbonisés avant toute sanction disciplinaire ». Il rappelle la tendance à l’anonymisation (sic) « elle-même dans les textes de la fédération ».
Il donne un coup de griffe à Léo Battesti faisant remarquer, ironique « son amour de la présomption d’innocence à géométrie variable » [référence sans la citer à l’affaire Mondolini]. Aussitôt, Léo bondit de sa chaise et demande la parole. Il ne l’aura pas, se rassoit un peu KO tandis que Me Morel a gardé le contrôle en lui refusant la réplique comme le stipule la règle du jeu: pas de dialogue entre les parties.

Mme Pomian, « une faussaire à la base de la démonstration »
Et il déroule son inventaire à la Prévert dans cette affaire: « Pouvez-vous infirmer ou confirmer les faits dont vous êtes accusés » alors que les faits ne sont pas cités. Il souligne que ce n’est pas qu’une maladresse de l’instructeur de ne pas citer le tournoi, les parties et établit un parallèle avec un monde kafkaïen dans la lettre que l’instructeur a adressé aux trois joueurs…

Comme Me Gillier, il pense que la réunion à la fédération est contraire à une bonne procédure et qu’il est « inexplicable qu’on n’ait pas convoqué Cyril Marzolo. Cela révèle le biais par lequel cela arrive. » Comprenne qui pourra…

Et soudain arrive la bombe dans un silence assourdissant! Vraiment en passant au détour de deux phrases, Me Morel annonce que « Mme Pomian a un gérant de paille dans sa société, qu’elle établit des fausses factures, qu’elle est passible de travail dissimulé [comprendre avec Marzolo qu’elle a employé], qu’elle a établi un contrat de travail antidaté à Marzolo, qu’elle espionnait les textos entrants et sortants et donc la vie privée de Marzolo avant les Olympiades via la plateforme SFR sur Internet. » Et de conclure: « Nous avons une faussaire à la base de la démonstration. »

Devant toutes ces affirmations, Mme Pomian ne répond pas, ne nie pas. Pas de sortie à la Léo, mais un gros dos bien rond… L’avocat de la FFE n’interviendra pas sur ce point non plus! Canonne alignera quelques phrases gênées sur cet aspect; mais il est vrai que c’est hors-sujet par rapport au rôle de la Commission.
Contradictions entre T-Moingt
Me Morel souligne et énumère les contradictions dans les témoignages écrits présentés par la fédération, rappelle que l’histoire judiciaire est parsemée d’aveux fictifs et que la FFE ne présente aucune preuve directe.

Pièces écartées, piè
ces mal jouées
Il écarte enfin le contenu des textos, chose jugée par le juge des Référés et rappelle une jurisprudence du Conseil d’État à propos de la violation de la correspondance. Enfin, la facture détaillée demandée par la FFE concernait celle du père de Sébastien Feller. Il demande aussi que les 100 pages apportées par Maxime Vachier-Lagrave, qui sont une copie de ses échanges sur MSN avec Arnaud Hauchard, ne soient pas lues, même pour son information, par le président Canonne qui commençait à les feuilleter alors qu’une brave âme de la Fédé lui apportait.

Impressions de la matinée
Vu du côté des spectateurs, c’est-à-dire en ignorant tout des pièces du dossier (ce qui est fâcheux, car la Commission va juger sur pièces et en fonction des réponses orales des T-Moingt), la fédération accuse sans aucune preuve tangible et s’est fait broyer au cours de la séance. Tout part de Mme Pomian, et ensuite, les T­-Moingt se mettent au diapason.

12h30: Interminable pause-déjeuner. Deux bières pour se consoler. Deux de trop pour ma partie de l’après-midi.

Reprise à 14h. Le bal des T-­Moingt

Canonne précise que l’objet de la commission est de se faire une opinion pour juger s’il y a bien eu « Accumulation de fautes contre l’éthique sportive ». Les parties en présence ne sont donc pas autorisées à s’adresser aux témoins. Il décide de procéder aux auditions dans un ordre permettant de retracer la chronologie des événements

Mme Pomian: sa version du texto litigieux
Mme Pomian est interrogée la première par la Commission. Canonne lui demande la nature de ses rapports avec Marzolo. Elle répond tout aussi nature qu’elle le connaît « depuis 2003 ». [Il avait 25 ans et était déjà MI]. « Il était hébergé par nous [on suppose par sa famille avec son mari donc] ensuite on lui a trouvé du travail. En 2008, il avait besoin d’un téléphone portable. Il était ‘blacklisté’ chez Bouygues et SFR, j’ai donc pris le portable à mon nom. Ce téléphone était privé donc à mon nom, mais c’est ma société qui payait les factures. Après son chômage, quand il est arrivé en fin de droits en novembre 2009, il a travaillé pour nous. Il n’est pas comptable. Il aidait à ranger les papiers, à préparer les factures pour sortir la TVA, à ranger les papiers, à transcrire des entretiens ou rentrer des articles ou données sur Word ou Excel. En octobre 2010, il a demandé à travailler, c’était pendant les Olympiades.

Il dépassait le forfait de 40 euros, cela allait jusqu’à 70 euros et malgré mes remarques orales, cela n’a pas cessé. Le 27 octobre, Cyril passe pour me remettre des documents. J’avais lourdement insisté pour qu’il vienne un week-end me les rendre. Il a posé son téléphone sur mon bureau, il est allé aux toilettes et j’ai vu un texto bizarre, je n’ai pas eu le temps de lire la suite. Je suis persuadée qu’il est destiné à Sébastien Feller et a trait aux parties d’échecs de ce dernier.

Comme j’avais des dépassements de forfait, j’ai été voir sur le site de SFR pour voir où étaient ces dépassements. Et en voyant le nombre de textos envoyés, j’ai fait le rapprochement avec les parties des Olympiades. Je ne savais que faire; le jeudi, je devais aller à la FFE. J’ai mis deux heures à tout expliquer à Laurent Vérat. Je n’ai pas parlé à Jordi Lopez » [Bravo! Pas la peine. Petit Jordi s’est d’ailleurs assoupi à deux reprises en début d’aprèm! ChB]

Les copains de la ligue de Midi-Pyrénées d’abord
C’est alors que l’on réalise que Canonne et l’avocat qui fait partie de la Commission ont lu le très célèbre Je sais cuisiner de Ginette Mathiot. Ils lui demandent ‘pourquoi 3 jours’ alors que « MM. Vérat et Moingt sont des personnes qui prennent des décisions plutôt rapidement ». Mme Pomian courbe l’échine et réplique que « c’est constitutif, à tort ou à raison, de sa personnalité ». Elle devait préparer un document pour la ligue de Midi-Pyrénées. Canonne lui fait remarquer qu’il y a un ordre de priorité. Mme Pomian admet qu’elle a pu se tromper.

Question de Canonne à Mme Pomian: Qu’est-ce qui vous fait dire que le texto aperçu ne peut être envoyé qu’à Sébastien Feller?

Réponse: Plusieurs éléments qui sont des impressions ajoutées: Cyril avait insisté pour que je lui fasse installer sa nouvelle tour (d’ordinateur) chez lui. Il avait un vieux coucou, et besoin de beaucoup plus de mémoire pour un logiciel. Je lui ai fait installer par un technicien et il était très content après l’installation.
En juin, Sébastien Feller et Cyril Marzolo ont insisté pour venir avec moi à Paris. J’avais deux appartements et j’avais un sentiment indéfinissable. Cyril m’avait dit qu’ils [personne, dans la Commission, ne relève le pluriel emloyé, sachant que Marzol n’a pas joué ce tournoi, ChB] étaient sûrs de gagner.
Et puis, il y a certains types de phrases, il allait à coup sûr gagner, il allait être rémunéré.

Canonne (dubitatif): « Si je comprends bien, c’est un faisceau d’impressions… »
L’homme de la Commission,
avocat dans le civil, dans un style en finesse, mais direct: « Étant donné la nature et la proximité de vos liens avec Marzolo, pensez-vous que votre proximité vous a permis de ne pas voir et que cela l’a protégé? ». [Voilà une question qu’elle est bonne et joliment posée!]
Réponse: Mme Pomian (un temps): « Il y a des choses dont je ne peux et je ne veux pas parler ici. Cyril a sa part d’ombre. C’est comme nous tous ici. Je le connais très bien, il a entraîné mon fils, tout le monde le sait… (Canonne l’interrompt et lui fait remarquer que ‘tout le monde’, c’est peu de monde également car lui, par exemple, n’était pas au courant.) …et je ne veux pas parler de cette part d’ombre. Il m’a dit qu’il n’a jamais triché de lui-même mais m’a avoué la triche. »
Enfin, Mme Pomian qui a souvent baissé la tête à l’audience, se présente comme une victime, et c’est là tout son génie de manipulatrice! En guise d’écho à Me Morel qui avait comparé cette affaire à la récente affaire d’espionnage bidon chez Renault, elle se présente comme cette femme médecin qui a dénoncé l’affaire Servier et qui a « été traînée dans la boue ».
Heureusement, le président Canonne est médecin et la stoppe net en lui proposant à elle-même et aux parties de cesser ce type de comparaison « cette affaire a fait des centaines de morts ».

Laurent Vérat
Il fait une déclaration liminaire un peu hautaine, en désignant « là, en face », la partie adverse car il récuse le terme de « faux intellectuel » employé par Me Morel et met en avant sa probité « connue de tous depuis 30 ans que je suis dans les échecs. »
Il explique que Mme Pomian lui parle de ses soupçons le 30. Il refuse d’abord catégoriquement d’y croire. Elle montre des SMS (consultés via le site de SFR) avec les contenus incriminés.
Il décide alors, après vérification que les SMS sont bien liés aux parties des Olympiades, d’alerter J-C Moingt qui se trouve sur place, en Russie. Il vérifie avec les occurrences de coups des parties de Feller. Et il prétend « n’avoir pas eu trop de mal à comprendre le cryptage ».

14h40: Votre rédacteur doit prendre la tangente pour aller jouer sa partie de patate en Nationale 2. Il laisse la plume à un greffier précis et concis dont voici le texte. Les remarques en italique et entre crochets et les liens ajoutés sont donc de C. Bouton.

 

***

Début du compte-rendu du greffier

hotel_ibis_paris17.JPGJean-Claude Moingt

  • Il se trouve à une certaine distance des Olympiades et des joueurs (qu’il n’a pas encore eu l’occasion d’aller voir) car il assiste au congrès de la FIDE et est entièrement pris par la campagne de Karpov aux élections pour la présidence.

  • Il est abasourdi par l’information. La France venait de battre la Géorgie. Il regarde donc sur Internet la partie de Feller et affirme: « Mon niveau échiquéen m’a permis d’être absolument convaincu que la combinaison n’était pas humaine ».
    [Tout à fait discutable d’une point de vue échecs: C’est une leçon de géométrie et un truc tactique pas très compliqué pour un 2600. L’attaque D+C contre un roi à poil, c’est du classico. Par contre, la partie contre Howell (Angleterre) est beaucoup plus impressionnante tactiquement.]

  • Le lendemain, il va sur place et observe Hauchard pour voir si (et comment) il transmet les coups. Son intention est de les surprendre en flagrant délit et d’arrêter le match.

  • Il a vu que Hauchard consultait régulièrement un téléphone hors de l’aire de jeu. Il a cherché comment les coups pouvaient être transmis à Feller, mais n’a rien pu détecter.

  • Après la partie de Feller, il a dit à Hauchard qu’il y avait une grosse suspicion de triche et lui a demandé de sortir Feller de la composition de l’équipe pour la ronde suivante qui était la dernière.

Romain Édouard

  • Il n’a rien remarqué sur place.

  • Il n’a pas noté que Sébastien Feller se levait plus que les autres pour utiliser les toilettes.

  • Canonne lui demande quel est son sentiment sur l’usage laxiste des téléphones dans la salle. Réponse : Il n’y avait un usage que très très exceptionnel des téléphones dans la salle mais il y avait un usage libre hors de l’espace de jeu.

  • La veille du match contre l’Ukraine, que s’est-il dit au sein de l’équipe ? Arnaud discutait systématiquement de la composition de l’équipe avec les joueurs et leur faisait confiance pour qu’ils expriment leur état de forme. Arnaud voulait retirer Feller de l’équipe pour cause de fa tique alors qu’il était en course pour la médaille et c’est l’équipe qui a insisté pour qu’il joue.

  • La même discussion a lieu pour la dernière ronde. Le fait de ne pas jouer assurait la médaille à Feller mais les joueurs veulent qu’il joue car c’était le buteur et il était donc très important dans un match décisif pour le classement. Il est convenu qu’il jouerait mais suite à l’intervention de J-C Moingt, Arnaud retire Feller de l’équipe d’une façon contraire à la pratique habituelle ce qui étonne beaucoup les joueurs.

    Déclaration libre d’Édouard : En janvier, JCM donne rendez-vous pour parler de quelque chose de grave. Au cours du repas où on lui explique l’affaire, on lui dit que Feller et Hauchard ont avoué. Étonné, il téléphone à Maxime pour savoir s’il a été contacté à ce sujet. Suite à la réponse positive, ils décident de faire une réunion avec Arnaud et Maxime pour essayer d’y voir clair.

    Arnaud confirme qu’il y a bien eu tricherie, mais il dit qu’il n’y a pas participé de façon active. Il reconnaît qu’il a eu le tort de fermer les yeux mais il dit qu’il a fait preuve de faiblesse face aux menaces et qu’il a eu peur de perdre son emploi dans son club.

    Autre point important : Pendant le tournoi, Arnaud Hauchard s’est plaint à plusieurs reprises de recevoir de très nombreux appels et messages de Cyril Marzolo ce qui lui a occasionné une facture de téléphone astronomique (rappelons que lorsqu’on reçoit des messages en Russie ou ailleurs à l’étranger, on paye bien qu’on soit le destinataire).

    Concernant la tricherie, Arnaud était très très fortement déprimé en janvier par cette affaire, par exemple, il commande un repas qu’il ne mange pas. Mais il jurait de son innocence;

Maxime Vachier-Lagrave

  • Il a joué les 11 parties et n’a rien remarqué.

  • Pendant les parties, les joueurs ne pouvaient pas sortir de l’aire de jeu (salle, bar, wc), seuls les capitaines le pouvaient.

  • Avant la dernière ronde, l’équipe refuse de sortir Feller. Ils n’ont découvert le changement de composition que tardivement et n’ont pas pu obtenir d’explication crédible.

  • Question: « Toi qui connais très bien Arnaud depuis longtemps (janvier 2003) est-ce que Arnaud était plus stressé que d’habitude ? ».
    Réponse : « Il est toujours stressé d’ordinaire donc on ne peut pas dire qu’il l’était anormalement. Certes, il faisait de nombreux aller-retour autour des parties, mais il le fait tout le temps ».

    Déclaration libre de MVL

    Pour moi, tout a commencé le 05/01/2011. Je préparais un tournoi avec Arnaud quand j’ai reçu un appel de Jordi Lopez qui, apprenant que j’étais avec Arnaud, a coupé court et m’a demandé de le rappeler quand je serai seul.

    Alors, Arnaud m’a dit qu’il avait un truc important à me raconter. Il m’a dit que Feller avait triché, que Marzolo lui envoyait les coups, qu’il le savait mais qu’il avait fermé les yeux et qu’il n’avait pas participé de façon active.

    En octobre, Arnaud aurait reconnu ces faits oralement. La fédération aurait proposé un arrangement, mais Arnaud ne voulait pas être suspendu et donc il aurait refusé.

    Maxime a ensuite rappelé Jordi et a convenu d’un rendez-vous pour le vendredi 7. Il a contacté Romain et lui a demandé s’il avait été joint par la Fédé. Ils en ont discuté au téléphone. Il a appelé Fressinet qui ne les croit pas mais qui dit qu’il va joindre J-C Moingt.

    Ils décident, avec Romain et Laurent de manger avec Arnaud pour éclaircir le point de la culpabilité
    d’Arnaud puisque celle de Feller et Marzolo semble avérée.

    [Remarque: Cette déclaration, devant une Commission de discipline, est peut-être vraie. Mais dans son interview télévisée avec Fressinet sur le site d’Europe Échecs (enregistrée le 27/01, dernière journée de repos avant le duel MVL-Anand) MVL prétend bien que c’est la FFE qui l’a appelé pour l’informer de la triche, mais zappe le repas avec son ex-pote Hauchard. D’où ses phrases hésitantes et également la conviction apparente de Fressinet…]

Laurent Fressinet

  • Témoignage écrit car il ne peut être présent.

  • Je n’ai rien remarqué de particulier.

  • Arnaud était nerveux, mais pas plus que d’habitude

  • Arnaud s’est rallié à l’avis collectif de faire jouer Feller contre l’Ukraine

  • Lors de la réunion du 6/01, Arnaud a justifié sa position par les menaces de mort proférées à son encontre par Marzolo s’il parlait.

  • Je constate que absolument tous les coups de Feller sont ceux du logiciel Firebird qui est utilisé par de nombreux grand maîtres.

  • J’ai contacté Arnaud pour lui suggérer de tout révéler, ce qu’il a accepté en échange d’être absous par la Fédé, ce qui a été refusé.

Interrogatoire concernant le 11 octobre

Il s’agit de la réunion provoquée par la fédération pour éclaircir cette affaire, réunion à laquelle étaient convoqués Feller et Hauchard.

Les participants peuvent témoigner de ce qui a été dit, mais il n’y a eu aucun PV signé par les protagonistes reprenant ces propos.

Jean-Claude Moingt

  • Ils auraient commencé à tricher de façon artisanale au championnat de Paris, puis ensuite à Bienne.

  • Feller, qui avait peur des sanctions, aurait proposé de faire des travaux d’intérêt public pour la fédération.

  • La transmission des coups était codée. Cela consistait en l’envoi d’un numéro de téléphone commençant par 06 puis le numéro de coup, puis la case de départ puis la case d’arrivée
    [Remarque: c’est la notation numérique internationale utilisée autrefois dans le jeu par correspondance postal. Mon greffier n’a pas noté le modus operandi d’un Hauchard qui tournerait autour des tables pour ensuite signifier case de départ-case d’arrivée selon un code expliqué sur le site d’EE].

    Fin des témoignages

    La commission précise que les documents remis juste avant la réunion, à savoir la centaine de pages de copies d’échanges sur MSN entre Vachier-Lagrave et Hauchard et apportées par MVL ne seront pas retenus car ne permettant pas l’étude contradictoire et le témoignage écrit pouvant par ailleurs relever de la correspondance privée. MVL insiste mais prend un gentil cours de droit de la part de Me Morel. [Dura lex, sed lex, Maximus!]

    16h50 Parole est donnée aux avocats

    Fédération

  • Les faits sont avérés.

  • 2 membres de l’équipe de France attestent de la chose et témoignent. Ils ne peuvent pas être taxés de collusion contre leurs collègues / entraîneur.

  • Les relevés téléphoniques montrent que les messages ne sont envoyés que pendant les parties. Les messages arrivent toutes les 2-3 minutes et cessent dès la fin de la partie.

  • Il faut considérer que Feller a failli, mais il faut tenir compte de son jeune âge et considérer qu’il a peut être été entraîné par des adultes ou a été grisé par des résultats brillants.

    Défense

  • Les éléments factuels sont inexistants.

  • Les témoignages sont contradictoires.

  • Recevabilité des pièces :

    • les relevés téléphoniques relèvent de la correspondance privée au même titre que les contenus, et sont donc irrecevables comme décidé par le juge des référés.

    • La ligne téléphonique est au nom du père de Feller et rien même ne prouve que le téléphone se trouvait en Russie.

    • Le site SFR permet de consulter les SMS, mais il permet aussi d’en envoyer. Rien ne prouve donc que les SMS n’ont pas été envoyés par le titulaire de la ligne (Mme Pomian).

  • Le seul référentiel sur lequel s’appuyer est les attestations qui sont très insuffisantes.

  • Il n’y a aucun mode opératoire défini.

    Canonne annonce que lecture de la décision sera donnée à 19h30. Les attendus et le texte final seront communiqués par courrier dans les 10 jours.

17h30 Délibération

 

19h37 Verdict

A la question « l’accusé s’est-il rendu coupable d’accumulation de fautes contre l’éthique sportive ? » les réponses sont :

Cyril Marzolo : Oui. Condamnation Sanction : suspension ferme 5 ans.

Sébastien Feller : Oui. Condamnation Sanction: suspension 5 ans dont 3 fermes et si accord de l’intéressé 2 ans d’activités d’intérêt général selon l’article 3.2.2 dernier alinéa.

Arnaud Hauchard : Oui en tant que capitaine et sélectionneur. Sanction: un blâme pour faute professionnelle et interdiction à vie d’exercer toute activité de capitaine ou de sélectionneur.

[Fin du texte de mon greffier]

3 condamnations et beaucoup de questions sans réponse

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Le déclenchement de l’affaire a comme un parfum de vengeance. La diligence et la violence avec laquelle la FFE a mis les noms des joueurs sur la place publique contrastent avec le ton feutré et mesuré des
T-Moingnages devant la Commission.

Mais vengeance de qui et pourquoi? On sent quand même un billard à plusieurs bandes et un Jicé remonté comme une pendule, comme si cette affaire avait gâché ses plans de carrière.

A qui profite le crime?
S’il y a eu triche, aux joueurs. Mais pour si peu d’argent? Combien? 15 000 euros à deux ou à trois sur trois tournois? Bof, dans ce cas, ce serait imbécile vu les risques encourus. Sans compter qu’un tricheur se fait toujours prendre.

Et s’il n’y a pas eu triche? Que des coups ont été envoyés à partir de la plateforme SFR à l’insu de Marzolo par un fort joueur contracté pour l’occasion? C’est au pire une belle fiction, et ce serait une superbe manipulation digne d’un polar, mais techniquement possible.

Quel est le mobile?
A ce stade, je suis désolé d’annoncer solennellement que le seul mobile est le téléphone.

Pourquoi Marzolo n’a pas été convoqué?
Un président, un directeur général, deux vi
ce-présidents ont triché: ils accusent 3 joueurs et n’en convoquent que 2. Pourquoi « l’émetteur présumé » des coups est resté chez lui? Du fait de ses rapports proches avec Mme Pomian, cette dernière voulant le protéger? Ou pour éviter que Marzolo ne se mette à déballer tout ce qu’il sait sur les affaires de Mme Pomian et la nature exacte de ses relations avec cette personne?

Une vice-présidente bientôt sans le vice?
Jicé voulait installer Mme Pomian dans son fauteuil, le Jicé partant avant la fin de son mandat. Alors, Pomian présidente? A voir… Mme Pomian avoue qu’elle consultait les messages de Marzolo sur la plateforme SFR avant les Olympiades. Et devant la Commission, avec aplomb, elle parle de ce texto litigieux aperçu pendant que Marzolo « allait aux toilettes ». C’est complètement tiré par les cheveux et personnellement, je n’y crois pas un seul instant.
Espionner la vie privée d’autrui sur une plateforme ou produire des copies de textos entrants et sortants d’un téléphone utilisé par autrui ne tient pas juridiquement.
Pour rire, dans le prochain Code d’éthique, la Fédération devrait imposer à tout président et vice-président d’espionner les textos entrants et sortants des employés fédéraux. Sans compter que techniquement, et ceci n’a pas été dit à l’audience, qu’on peut également écouter les messages laissés sur le répondeur. Vive la technique!

Pourquoi Hauchard est condamné à presque rien?
Le modus operandi, tel que décrit par Jean-Claude Moingt (coups codés sous forme de numéro de téléphone et Hauchard qui tourne autour des tables tel un derviche pour transmettre les coups à Feller) mettrait Hauchard complètement dans la cause; mais manifestement, la Commission n’y a ou pas cru ou a estimé que les éléments étaient insuffisants à son endroit. Bizarre.
D’ailleurs qui a donné le modus operandi d’un Hauchard se baland autour des tables? Hauchard lui-même? Car là, ça ne se devine pas et ça ne se décode pas si facilement. D’ailleurs Jicé n’a rien vu sur place. Conclusion, si le modus operandi est avéré, quelqu’un a bavé… Sauve qui peut!

Le TIG de Feller, une tige pour mieux l’abattre?
Il faudra attendre la publication du jugement, mais il paraît clair qu’on voit mal Feller, coupable ou innocent, exécuter ce type de TIG. Et où et pour quoi? Ce ‘sursis’ sent le piège.

Hitchcock avait raison?
Quand on demandait à Alfred Hitchcock quelle était la recette pour faire un bon film à suspense, il répondait: « Il faut une femme et une arme, c’est tout. »

Quelles seront les suites (de coups)?
La Commission d’appel doit se réunir avant fin juin. Elle ne peut aggraver les peines. Elle ne compte pas pour du beurre car d’autres pièces seront produites, notamment la copie des échanges entre MVL et Hauchard. Concrètement, le témoignage de MVL semble accablant en deuxième instance d’autant qu’ils ont été très proches.

La Fédération a perdu une bataille sur le plan des correspondances privées, mais comme d’hab, Jicé joue les gros bras: Il déclare urbi et orbi que la FFE poursuivra les joueurs au pénal. Il n’est pas seul à décider quand même?
Les joueurs ont été carbonisés médiatiquement; il y a donc fort à parier qu’un tribunal administratif et/ou qu’une suite au civil sera actionnée par les avocats des joueurs. Et si la FFE perd, on aurait le paradoxe d’avoir des tricheurs condamnés par la FFE, laquelle serait condamnée à son tour, mais en espèces sonnantes et trébuchantes d’avoir jeté leurs noms en pâture. Le prix de la licence va augmenter…

Le successeur de Jicé: un de plus en Moingt
Il y a longtemps que Jicé prétend qu’il laissera la place à Mme Pomian. On n’y croit plus, pour deux raisons:
1) La soupe est bonne mon Général (coût annuel approximatif pour la Fédé: 45 000 euros charges comprises sans compter les sympathiques notes de frais).
2) Mme Pomian est carbonisée. Heureusement qu’elle n’a pas le code, cher internaute, de la plateforme de ton opérateur!

Que feront les joueurs si l’appel est confirmé?
Solution pragmatique pour contourner la sanction: prendre sa licence dans un autre pays et jouer sous un autre drapeau que le code FIDE ‘FRA’. Et bonjour les interprétations! Car comme le souligne Nigel Short dans le dernier numéro de New in Chess, la FIDE est pleine de tricheurs; politiquement, je vois bien Kirsan, le président de la FIDE, autoriser les 3 accusés à jouer rien que pour faire la nique à la FFE qui a lutté contre son élection.