21-22 avril : anniversaires

21 avril: anniversaire de Jacob Estrine (1923-1987)

Jacob Estrine, pour tous les joueurs français était un collaborateur occasionnel d’Europe Échecs, un spécialiste des gambits, et accessoirement un champion du monde par correspondance. En 1985, alors journaliste à Libération, Estrine m’invita à dîner, chez lui, à Moscou. Il passa me chercher en voiture. Avoir une automobile dans ce monde communiste encore cadenassé était un privilège inouï. On me rapporta que le grand maître travaillait pour le KGB. Ce vieil homme était presque ordinaire: sa voisine lui faisait son bortch. La fille de cette voisine était candidate à l’exil, plein de rêves de théâtre. Le dîner fut délicieux et Estrine me raccompagna, évoquant sa collaboration avec le EE de Sylvain Zinser. Dehors, il neigeait. Et l’histoire échiquéenne, en ce début de deuxième match, était en marche. Kasparov allait remporter sa première victoire en match contre Karpov.

21 avril: anniversaire de Silvio Danailov (né en 1961)

Il a commencé comme joueur à écumer les tournois en Espagne avec Topalov. Ancien champion junior, Danailov s’est fixé en Espagne et a pris en main la carrière de son cadet. Le temps, la fusion entre les deux hommes, cette formidable persévérance de Topalov un temps moquée par ses pairs a fait du duo une machine à gagner et à brasser. Silvio négocie les contrats, organise des tournois sur mesure, fait le mariole dans des provocations afin d’agiter une presse poussive. Et Topi, joue, joue et joue encore. Silvio est devenu assez sérieux ces dernières années. Son poulain est devenu une formule 1, un pur-sang qu’il faut bichonner.

22 avril: Christine Flear (née en 1967)

Christine.jpgChristine Flear née Leroy est très connue du circuit français et international. Mais qui a connu cette fleur de banlieue, la terreur de Créteil dans le club de Mme Désandré, un petit bout de femme très dévoué? Et son sens de la repartie aussi long que ses cheveux dans le bas du dos? Plus grand-monde à part ‘Api’ et quelques autres…

Un jour, un ménestrel anglais du circuit, lui a chanté la ballade de l’amour. C’était le maître international Glenn Flear. L’amour lui a donné des ailes. Avec le temps, Christine s’est coupée les cheveux, a fondé une famille, n’a jamais perdu sa bonne humeur. La pointe : elle connaît presque tout des grandes et petites anecdotes du monde des 64 cases. Ah si ! Un truc où elle n’a pas changé : son ‘pfff’ d’écœurement quand elle perd bêtement a la même sonorité qu’il y a trente ans.
Christine joue maintenant au club du Roy René, à Aix-en-Provence. Le club a un blog dont est issu cette photo. Entre autres vidéos amusantes, fouiner pour trouver celle du chanteur Scatman, à vous réveiller toute une équipe avant le café obligatoire d’une partie matinale de dernière ronde.