Les échecs repris de justesse

Quel est le rapport entre le jeu d’échecs et l’actualité judiciaire ? Deux gros poissons sont sous les feux de la rampe : Charles Pasqua et Yvan Colonna. Quel rapport ont-ils avec le jeu d’échecs ?

C’est raccroc, mais voici : le défenseur de l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua est Maître Lef Forster. Il avait défendu Joseph Liany en 2003. Joseph Liany était accusé (avec son fils et son neveu, en fuite) du meurtre du champion de France d’échecs Gilles Andruet. Son procès, en 2003, s’était déroulé devant la Cour d’Assises de l’Essonne (lire l’intégralité des comptes-rendus d’audience sur le site de Notzai.).
3d240212ff7094927fc4e4fc2a306b75.jpgIl avait pris quinze ans de réclusion criminelle avant d’être acquitté en appel (avec dédommagement par l’État) le 17 mars 2006 (lire le compte-rendu et ‘le jeu de cette famille’ sur ce blog même).
Précision : Me Forster aime bien et sait jouer aux échecs. Tonton Charles a donc engagé un cador pour sa défense dans l’affaire de financement illégal présumé pour sa campagne électorale.

Yvan Colonna-Gilles Andruet : une diagonale… présidentielle
Devinez qui est le président de la Cour d’assises de Paris qui juge l’assassin présumé du préfet Érignac du 12 novembre 2007 au 12 décembre 2007 ? Dominique Coujard, qui était président lors du procès des assassins présumés d’Andruet en 2003.

D’autre part, dans les images d’archives que viennent de nous ressortir les télés, on voit les dernières images de Colonna en liberté. Il est interviewé et dans le fond, on distingue un jeu d’échecs sur une table ronde de couleur verte. Est-ce chez lui ou dans un bar ? Colonna sait-il jouer ? À suivre quand ces images seront disponibles sur le Net.

Enfin, et de manière « incidente » comme disent les avocats, je recommande trois livres édités par Anne-Marie Métailié pour ceux qui veulent découvrir ou redécouvrir le quotidien de la justice pénale en France. Version France pénale d’en bas. Ces livres sont signés Hannelore Cayre. J’ai particulièrement adoré Toiles de maître, son Commis d’office étant un ovni qui avait provoqué une déflagration dans le monde des polars. Avocate pénaliste, Hannelore Cayre a eu son portrait dans Libération du 12 octobre 2007. Il coïncide avec cette grande gigue atypique que j’ai croisée il y a dix-sept ans. Elle n’était pas avocate, mais avait déjà ce sens de l’humour dévastateur de fausse bourgeoise du XVIe. Merci Hannelore d’avoir mis ton humour au service de tous et d’avoir choisi de défendre le justiciable !
PS. : Hannelore Cayre pensait que le jeu d’échecs était un truc pour les dingues, ce qui n’est pas le cas de son illustre confrère Me Francis Szpiner (avocat de Jacques Chirac) qui a écrit le sympathique Mat d’échecs.