Eurp’Échecs corrige la FFE : scoops de Mme Kouatly

 

En retraçant l’histoire d’EE dans son numéro de juin 2007, Babar Kouatly s’est mis en tête d’attaquer la fédération. Mais comme un éléphant ça trompe énormément, nous avons vérifié à la source, dans une interview imaginaire : nous interrogeons la correctrice de la maison de Babar, sa femme, Anne Geritzen.

Nous nous téléportons à Besançon – France –, au siège d’Europe Échecs dans une HLM en dehors du centre-ville. Le fauteuil de Madame n’a pas d’âge, les peintures sont à refaire et la déco inexistante. Sur le bureau bien rangé, mais un peu vide, un téléphone moderne. À ses pieds, derrière elle, un gros saint-bernard, la langue pendante, « pour me protéger quand Babar n’est pas là ».

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Q : Anne Kouatly, bonjour! Peux-tu te présenter puisque Babar ne l’a pas fait dans EE et quel est ton rôle exact maintenant ?


Anne Kouatly:
Écoute, sois gentil de m’appeler Anne Geritzen ; (soudain, elle branche un pick‑up et sur l’air d’une chanson de Michel Sardou, elle se met à entonner: « Ne m’appelez plus jamais Kouatliiii…, la Belgique elle m’a laissé tomber, en nonante-neuf à Besançon me suis réfugiééeee). Excuse, j’ai eu un moment d’absence, la fatigue, tu comprends, les voyages, les transports…
Eh bien, j’ai une émission régulière au sein de l’association sans but lucratif dont je suis la vice-présidente
La Pensée et les hommes, diffusée en Belgique sur La Première [chaîne], avec rediffusions dans la semaine. Bref, je cause dans le poste. Ah, ça me fait tant plaisir de te revoir, fouille‑merde. On peut se re‑tutoyer?

Q : Ben… oui, comme vous voulez.


AK:
Bon, allez, note : je m’appelle Geritzen, Anne. Nationalité : belge. Une fois seulement. Je signe Anne‑Marie Geritzen. Je suis correctrice du journal maintenant.


Q : Mais quoi, il n’y a pas de honte à s’appeler Anne Kouatly.

AK: Tu parles, Charles! Les deux liquidations judiciaires ici et de Babar, je m’en serais bien passée! Je garde mon nom de jeune fille. Comme quand je faisais de la danse.


Q : Justement, Babar veut faire danser lui aussi. Dans le numéro de juin, on dirait qu’il veut mettre la FFE en tutu…


AK :
Oui, deux remarquables pages de contre‑vérités comme disaient les communistes, avec des photos de plus de dix ans, et alors ? C’est super ! Par un tour de magie, on a réussi à récupérer un fichier de 7 000 abonnés de la FFE pour leur faire des pages centrales. Mais avec le temps, on n’a pas tenu les délais. Tiens, je dois mettre une fessée au maquettiste d’ailleurs. Et sais-tu que la FFE refait sa propre revue en plus de celle des jeunes ? Elle ferme complètement la porte et la fenêtre. Fouille‑merde, j’ai honte de te le dire, mais je les trouve meilleures que la nôtre !


Q : Et Babar qui voulait se présenter au nom de la France pour la présidence de la FIDE, c’était une blague ?


AK :
Non, pourquoi ? Il n’avait aucune chance mais il ne doute de rien. Quand il était au Comité directeur de la fédération, il avait battu le record d’absentéisme. Alors, il s’est dit : « Plus c’est gros, plus ça passe. » Mais ils ont mis Battesti en bloqueur. Tu connais le courage de Babar : vu le gabarit de Léo, il n’a pas osé l’affronter et il s’est écrasé.
En fait, la vraie raison, je te la donne : je voulais qu’il soit à la maison tous les soirs pour regarder Des chiffres et des lettres. Enfin… surtout les chiffres où il est excellent parce que les lettres, il est nul, il ne sait pas écrire.


Q : Tu n’as pas un ou deux scoops pour Echecs64 ?


AK :
Si. Vlad Tkachiev est vivant.


Q : ???


AK :
La couverture de juin aurait pu faire croire à un faire‑part de décès: Vlad sur fond noir nous regarde comme dans Dracula. En plus, on a frustré les lecteurs exprès : on ne leur a pas dit indiqué sur la couverture qu’il était champion d’Europe et le classement complet avec la grille n’a pas été publié. Une idée géniale du rédacteur en chef réel,
ce sukkeler de Péniblet. Comme d’habitude au moment du bouclage, Babar faisait des blitz sur l’Internet. Ce fut indolore, il ne s’est rendu compte de rien. De toute façon, il s’en fout.
Quoi d’autre? Ah oui ! On va sûrement revoir Karpov pour la 250e fois dans le championnat de France 2007, en août. Babar prend le petit déjeuner trois fois par semaine avec l’organisateur Pascal Lazarre. Il le gave de croissants au beurre. Paraît que Lazarre devient fou et répète dans son sommeil : « Karpov, Karpov, Karpov. » Babar est mort de rire, car en tant qu’agent de Karpov, il va encore toucher son pourcentage!

Q : Que penses-tu de la nouvelle équipe fédérale et de Jean‑Claude Moingt ?


AK :
C’est un gros plus. Babar dit que c’est un gros plouc. Je ne suis pas d’accord. J’adore le site de leur partenaire,
BNP Parisbas. J’y vais tous les jours pour apprendre le déplacement des pièces, c’est magique. Nous, on va avec une caméra de playa à trois en Bulgarie pour filmer Babar et des top joueurs. Eux ne se déplacent pas et font de la qualité avec un souci pédagogique. Ils n’ont rien compris ! Il faut se déplacer en Europe et faire de la note de frais !


Q : Passons vite à
ton CV qui figure sur le Net. Franchement, il est impressionnant! Deux lignes: l’une pour quelques émissions de radio, l’autre comme ‘collaboratrice’ à Europe-Échecs! Tu leur avais caché que tu fus un temps gérante (maladroite) d’EE, que tu es: 1) la femme du soi-disant rédacteur en chef actuel et du directeur de la publication actuel ; 2) la mère du maquettiste destroyer actuel ; 3) la belle-mère de la gérante actuelle, la gosse s’occupant également de l’administration.


AK:
Bien corrigé, une fois. Il manque trois lignes à mon CV: rentière, vice‑présidente de l’association ‘La Pensée et les hommes’ et ancienne gérante de la société qui éditait EE. Elle s’appelait EPO, un nom prédestiné! Bravo fouille-merde !medium_epo.jpg


Q : Ah! ton franc-parler! Il m’a manqué. Tu aurais dû l’introduire dans tes émissions de radio. Et aussi à la télé. Dis-moi, tu détestes toujours autant les joueurs d’échecs?


AK:
Ben oui, pourquoi? Ils puent, ils s’habillent mal, ils ont l’esprit de contradiction, ils ne pensent qu’aux échecs. Et nous, on les déteste. Tu te souviens comment Babar et moi avons viré le maquettiste et MI Chevaldonnet pour le remplacer par mon fils? Ah! ah! Comme ça, sur un claquement de doigts!


Q : C’est vrai, qu’est-ce qu’on s’était marré! Et les décisions de justice vous donnant tort à ce sujet? Une bonne grosse rigolade aussi !


AK:
Hé oui gros malin, mais on n’a pas payé le solde de ce qu’on lui devait. Tu as la mémoire courte ou quoi? EPO, la société qui éditait EE à l’époque,
et absente exprès du site Web d’EE, on l’a mise en liquidation judiciaire pour échapper à la justice. C’était grandiose! Et récemment, le 14 juin 2007, elle vient d’être radiée par le tribunal de commerce de Besançon. Clic clac, merci Kodak. Et toi, quand on t’a viré, c’était boooon. Je voulais ouvrir une bouteille de champ’, mais tu sais, Babar est radin… J’avoue que ce jour-là, tu m’as frustré indirectement. Moi j’aimais les bulles, mais maintenant, je travaille avec des billes…

Q : Pourtant, contrairement à ce que Babar affirmait, EPO faisait du bénéfice à l’époque. Il ne t’avait rien dit ?


AK:
Tu le sais pourtant, un Babar, ça trompe énormément. La justice a tout pigé… mais trop tard car on n’a rien payé. Les cancres ! Pourquoi toutes ces lois en France? C’est obscène ! Les congés payés, les vacances, le droit de grève, les retraites, vous en avez des idées saugrenues par chez vous! Nous, on fait que de la facture et de la note de frais. Et en plus, on paie l’impôt sur la fortune, quelle rigolade!

À ce moment-là, on entend quelque chose qui gratte à la porte. Le saint-bernard qui est derrière AK se dresse, tout excité.

AK : Ah! zut, c’est l’aut’ caniche, Péniblet, pfff! Oh là là, il a encore pissé partout…

Q : Comment ça?


AK:
Il pisse de la copie, et il en met partout l’imbécile!


Q : T’es dure…


AK : Tu as raison. Le seul truc bien qu’il ait fait depuis des années, c’est de trouver le nouveau nom de la revue que nous allons rendre public : Eur’p Échecs. Sa suggestion a été acceptée. Faut dire que c’est facile à retenir. C’est calqué sur le principe de la triple peine :
1. D’abord tu achètes Eur’p Échecs.

2. Ensuite tu ne le lis pas.

3. Enfin tu le jettes.
Ah ! J’en ai du mal avec lui. Il fait des-phraaaaases! Et des pages. Faut dire que Babar a fait une gaffe dès le départ: il le paie au poids.
(Elle crie : ‘Cou-ché’. Le saint-bernard se remet en bonne posture derrière elle.)
Pour le calmer, Babar lui a donné un hochet : c’est lui le rédacteur en chef de fait. Alors l’aut’ caniche bombe le torse partout où il va et il tartine. J’ai eu beau lui donner des cours de grammaire et d’orthographe, en belge, en bisontin, rien à faire, il est nul! Quant au français, n’en parlons pas. Pas vrai saint-bernard? (le gros chien, toujours derrière AK, se gondole et se rassoit en remuant la queue).

Une jeune femme rentre dans le bureau : « Voulez-vous des cafés ? »

AK : Non, merci. Dégage !

Q : Pourquoi lui parler ainsi ?


AK:
 Parce que c’est ma bru, Sandrine Mélanjoie. T’occupes, elle ne joue pas aux échecs, c’est indispensable quand tu es gérante. Sandrine Mélanjoie, c’est l’épouse de Grégory Vanobbergh, mon fils. Quatre noms pour la même famille, les joueurs d’échecs s’y perdent! Mais nous on contrôle tout. Tu sais, au début, j’ai eu peur qu’elle me prenne mon fi-fils. J’étais sceptique, comme toutes les mères. Et puis après, c’était super: elle s’est écrasée. On en fait ce qu’on veut. Je suis bien contente de lui avoir passé mon rôle de femme de paille. Dans le journal, y’a marqué qu’elle s’occupe de l’administration et de la publicité,
mais c’est la gérante-associée officielle. L’autre ‘associée’ compte pour du beurre: elle a une part, c’est une ancienne secrétaire de Babar. Ne publie pas, fouille-merde, mais les finances d’Eurp’Échecs sont de nouveau plombées… officiellement du moins, ah, ah


Q : Cela a dû être dur…


AK :
Après les liquidations judiciaires, le médecin de Babar lui a formellement interdit de monter une entreprise: c’est mauvais pour son niveau de blitz. D’ailleurs, depuis qu’il a arrêté officiellement les entreprises, il joue bien. Tu as vu son résultat au blitz du Cap d’Agde 2006? Il a terminé 8e sur presque 250 participants! Et puis cette année,
il va participer au National B , exprès pour embêter la fédération. Quel génie !

Q : Mais attends… si ta belle-fille est la gérante et que Gri-gri fait la maquette avec sa société, ton fils présente des factures à l’entreprise de sa propre femme?


AK: T’es pas aussi bête qu’on croyait finalement. Grégory était tellement pénible qu’on l’a puni: il fait la maquette dans sa cuisine! Et tu as vu le massacre… Enfin, l’essentiel, c’est que Babar et moi, on ait notre bureau et le contrôle. Les jeunes, c’est les marionnettes.
Mais on a un problème, c’est Péniblet: c’est le maillon faible. Il ne fait pas partie de la famille. On le virera sûrement un jour.


Q : Bon, une question sympa pour faire plaisir. Quand reverra-t-on tes interviews dithyrambiques de personnalités dans Eur’p Échecs ?

AK : Jamais et j’en suis malade. L’arnaque était pourtant bien rodée: à chaque fois que je faisais une entrevue pour sur ma radio belge une fois, je demandais en m’excusant à l’interviewé s’il savait jouer aux échecs, une fois. Et c’est comme ça qu’on sortait des pages à raccroc. Mais il y a eu une conspiration lors d’un questionnaire imbécile envoyé aux lecteurs. Seuls les râleurs ont répondu. C’est injuste. J’ai su plus tard que c’était toujours comme ça dans la presse. On n’a pas pu truquer les résultats cette fois, et ma rubrique a été trappée.

Q : Tu exagères, c’était quand même bien nunuche et super cire‑pompes.


AK:
Ah… enfin un compliment, c’est gentil. Tu as raison, c’était « à la journaliste » : faire croire que tu sais, mais bien le faire.


Le téléphone sonne; c’est Babar. Il demande la permission s’il peut mettre les pieds dans le journal de Mélanjoie et non le sien… Il a peur de se faire corriger, encore une fois.

AK : Bon, allez, fouille‑merde, dégage et à la revoyure, ça m’a soulagé de te parler! Tu sais, je suis encerclée de buses ici. Et toi, saint-bernard, vas te cacher, y’a Babar qui arrive.
Le chien sort, la queue basse.

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