Le jeu d’échecs enfin sport !

Vous avez vu les photos des remises des prix dans nos tournois d’été ? Ah ! les beaux tableaux. Les premiers de la classe de la « grille américaine », bref ceux qui sont dans la liste des prix, sont tous habillés comme des sportifs : maillots, shorts, pantalons courts etc. La vraie classe devant l’édile adjoint(e) aux sports, inévitablement préposé(e) à un exercice de sourire devant les photographes pâmés de la presse locale.

Bon, les premiers ne sont plus en sueur. Seuls les footeux ont ce droit, en embrassant la coupe ou en faisant des glissades sur la pelouse. Mais les joueurs, nos joueurs ? Suent-ils ? S’éclatent-ils après la dernière partie par une glissade sur le linoléum vieilli du palais des congrès ?

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Peut-être imitent-ils leurs aînés (en Elo) de la même façon qu’ils copient les variantes d’ouverture de ces mêmes groz-Elo. Car ce n’est guère mieux chez les pros des tournois internationaux fermés. Là, les « vrais » sportifs se comportent comme des cyclistes (je ne parle pas d’un contrôle antidopage, interdit de rire) après une course de patronage. Seul le top niveau des dix meilleurs mondiaux s’est mis à la page, comme les cyclistes reçus par le maire de Paris après le Tour de France : cravate, costume sombre, cheveux gominés.  

Excusez pour le coup de chaleur du jour. Mais j’ai pris un coup de soleil en relisant ce qu’écrivait un directeur technique national il y a vingt ans, le grand maître Gilles Mirallès. Gilles plaidait pour le costume à propos des titrés. Heureusement, depuis, on a une excuse pour l’éviter : le jeu d’échecs est devenu sport.