Club de Mme Ojjeh : on continue oui ou NAO ?

Le club Paris-NAO a une assemblée générale ce vendredi 16 juin. Cette AG, demandée par Mme Ojjeh elle-même, arrive à un moment tendu. Tendu et attendu. Les joueurs pros n’ont pas été payés depuis huit mois! Les frais de déplacement de l’équipe première sont restés en souffrance et il a fallu faire appel à la chess débrouille. Des frais institutionnels tardent. Kess qui font donc au NAO ?

Historique
: NAO est un club parisien qui emploie les meilleurs joueurs du monde. Il gagne logiquement le championnat de France avec les meilleurs Français, également employés sur des contrats courant sur plusieurs années. C’est aussi un club qui forme beaucoup de jeunes, extrêmement actif en compétition et qui salarie pas mal de monde (capitaine, entraîneurs, webmestre, informaticien…). Bon, bah, c’est un club richissime comparativement à la misère des clubs les plus en vue de France dont l’argent provient de fonds publics.

Au NAO, tout sort de la pocket de Mme Ojjeh. Nahed de son prénom, d’où l’acronyme du club NA-O. Jusque là, pas de problème. Argent = forts joueurs => titres. Avec la bonne ambiance entre salariés – moins quelques crocs-en-jambe naturels non sifllés par l’arbitre – tout roulait pour ce club installé dans un grand appartement avenue Foch, à Paris. OK, y’avait des clans dans ce club. Les fayots, voulaient l’influencer Mme Ojjeh, tout ça. Au final, on s’en fout. Moi, j’ai regardé les parties de leurs gars du Top 16 et lu quelques trucs sur leur site Web luxueux, un bon site de club (prononcer cluub et non cleube). L’équipe du Top 16 est une équipe virtuelle composée des meilleurs joueurs du monde venant massacrer leurs adversaires. Et puis s’en vont. Ni plus ni moins que la majorité des meilleures équipes du Top 16 d’ailleurs.

L’info du jour : ça fait environ huit mois que les top joueurs ne sont plus payés. Qui peut raisonnablement continuer à « travailler » sans être payé ainsi ? Réponse : des joueurs d’échecs. Précision : des joueurs d’échecs traités comme des coqs en pâte depuis des années il est vrai, peut-être comme ils ne le seront jamais plus.

 

Les tarifs en souffrance : Les « poireaux » touchaient 700 euros par partie, les GMI top niveau environ 2 500 euros. Kramnik ? Il ne parle qu’en « week-end ». Kramnik, c’est Mister package: Vladimir tourne à 15 000 à 20 000 euros par week-end de jeu (2 à 4 parties). Avec bien sûr des contrats donc une assurance de revenus sur plusieurs années. (© photo: www.rochadekuppenheim.de/)

Ah ki z’étaient chouettes ces sourires des gars avec des coupes. Les repas dans des restau de luxe avec Maman Ojjeh, c’était sympa. Mais là, c’est profil bas.

Kess qui va se passer ? Un joker m’avait prévenu y’a un mois et demi : « Je le tiens de source hyper sûre, NAO, c’est fini, elle va arrêter la mère Ojjeh. » Eh, sois poli d’abord ! J’ai zappé en répondant que je débloguais complètement et que les niouz de type « on s’autorise à penser dans les milieux autorisés », ben, j’avais décroché. Ma réponse fut : « On verra bien, après tout, un sponsor fait ce qu’il veut de son argent. Et puis, on évolue pas dans la même planète, les échecs c’est peanuts pour elle. » Bing ! Monaco a ouvert le bal. Le sponsor du club, van Oosterom, s’est retiré dans la discrétion, et par un communiqué lapidaire.

À qui l’tour ? Mais au fait, qui est Mme Ojjeh ? Oops, ça sera pour une prochaine fois. Elle est partout, connaît pas mal d’hommes politiques de tous bords, notamment en France, investit dans l’art, est richissime (pétrole etc.) et donc sollicitée. C’est bizarre, je ne le sens pas ce dossier. Y’a des top joueurs avec des contrats, pas payés, et qui ne mouftent pas. Des salariés en attente, et qui ont la chance de vivre dans un pays où le Code du travail français s’applique. Et une AG à la demande de madame O. Comme disent les joueurs d’échecs quand ils ont une mauvaise position, « ça sent l’sapin ». En attendant, baladez-vous dans la forêt des pages du site du club. Y’a de quoi tenir jusqu’à vendredi.