Arrabal, Gaprindachvili et la musique de ‘Viva la muerte’

Écouter la radio sur le Net a pris de court tous les fils de pub. Dans un mouvement de résistance molasse, j’avais mis France Culture en fond sonore le 23 avril afin d’adoucir mes prises de tête pour améliorer la présentation d’icelui blog. Et paf ! L’inimitable Arrabal s’invite dans mes oreilles. Encore plus émouvant : la musique de son film Viva la muerte. Arrabal était invité dans l’émission For intérieur pour son dernier bouquin. Admirateur du jeu, il est systématiquement présenté comme un ‘champion d’échecs’ par des journalistes complaisants ou idiots. Idiots utiles disait Lénine. L’émission est toutefois à écouter de toute urgence. Il sera question de Staline et de sa Géorgie et de tant d’autres. L’admiration de ce dramaturge joué dans le monde entier pour cette terre qui a produit des championnes d’échecs est sans bornes. Soyons honnêtes : tout le monde s’est posé la question sans trouver de réponse satisfaisante. Arrabal la hurle en faisant appel à hue et à Dieu. Il reste un agitateur et ce soir-là il a été touchant. Le « fou du roi » s’est dévoilé.

Par bonheur, Arrabal voit au-delà du jeu d’échecs. Ce n’est pas pour lui une « mathématique de l’inutile » (Stefan Zweig), mais une activité quasi divinatoire. Vous n’êtes pas convaincu ? Lisez les archives de sa chronique dans l’hebdomadaire français ‘L’Express’. Elles sont absentes du site de L’Express qui a sûrement d’autres chats politiques à fouetter.

Arrabal, comme de nombreux écrivains prolifiques a un secret : il dort peu la nuit. Il lit donc beaucoup, attrape des références au jeu dans la grande littérature, rappelle des écrivains devant son pupitre et nous les sert en dessert dans sa chronique. Miam !

Mes deux dernières rencontres avec le personnage sont dignes d’un congrès amateur de pataphysique. Une fois chez lui pour jouer les plombiers de messagerie Internet : c’était en 1996, en revenant de Kalmoukie où j’avais fait le ‘petit télégraphiste Internet’. Arrabal le visionnaire voulait déjà créer son propre site. Depuis, c’est fait ! Et un nombre important de ses chroniques dans divers journaux y sont archivées. Quelque temps plus tard, rebelote dans un raoût échiquéen à Paris en compagnie de Jean Edern-Hallier (1936-1997), le polémiste mort prématurément… Alors, Arrabal visionnaire ? Au prochain Salon du livre, demandez-lui sa carte postale avec ses lunettes que l’on voit sur son site. L’apôtre du jeu d’échecs y apposera son paraphe.

 
N. Gaprindachvili (2381) – Xie Jun (2557)

Neo-Grünfeld; partie rapide jouée à Shanghaï le 6/2/2001

1. d4 Nf6 2. c4 g6 3. g3 Fg7 4. Fg2 d5 5. Cf3 dxc4 6. Ca3 c3 7. bxc3 O-O 8.O-O c5 9. e3 Cbd7 10. De2 Te8 11. Td1 Da5 12. Fb2 Cd5 13. Cc4 Da6 14. Ff1C7b6 15. a4 Dxc4 16. Dxc4 Cxc4 17. Fxc4 cxd4 18. cxd4 Cb6 19. Fb3 Fg4 20.Rg2 Tac8 21. Tdc1 Fxf3+ 22. Rxf3 Cd7 23. Fd5 b6 24. Fb7 Tcd8 25. Tc7 Cb8 26. Re2 e5 27. d5 e4 28. Fxg7 Rxg7 29. Td1 Td6 30. Td4 Te5 31. f3 exf3+ 32.Rxf3 g5 33. h4 h6 34. hxg5 hxg5 35. e4 Cd7 36. Tc6 Tf6+ 37. Re3 Cc5 38. Fc8 Tf1 39. Re2 Tf6 40. Re3 Tf1 41. Re2 Tf6 42. Txc5 bxc5 43. Tc4 Tb6 44. Ff5 Tb4 45. Rd3 Tb3+ 46. Tc3 Txc3+ 47. Rxc3 Rf6 48. Rc4 Te8 49. d6 Tb8 50. Rxc5 a5 51. g4 Tb4 52. Rd5 Rg7 53. d7 Tb8 54. Rd6 1-0