Les nouveaux statuts rejetés par l’AG


Sur les 1189 voix représentées des clubs français, seuls 700 ont voté pour la (nécessaire) réforme des statuts préconisée par le Ministère des Sports. Or, il fallait une majorité des deux tiers. Après un traditionnel compte à la mano des votes ‘pour’, l’affaire était pliée. Les deux tiers n’étaient pas là et les 493 abstentionnistes ont fait le plein de leur tiers bloquant plus quelques votes manquants. Il appert que des voix pour le camp Relange se sont retournées à l’AG. Pourquoi ? Mystère et boule de bras tordu ou vote électronique ?

Ces ouin-ouin protestataires et protestant sont-ils anti-FFE ? Que nenni. Sont-ils contre les « organes déconcentrés » ? Nein. Veulent-ils utiliser à qui mieux mieux leur pouvoir de tiers bloqueur ? Yes and no.

C’est ici que le nécessaire vote des statuts s’est présenté comme un scotch à double face et un sparadrap du capitaine Haddock. Au fond, une majorité de clubs est pour la réforme des statuts. Mais le débat de la possibilité du vote électronique a fini par emporter l’essentiel de la discussion voire le polluer.
Tu es un club pour la réforme des statuts et pour le vote électronique. Que faire ? Tu es ‘pat’ quand les grands manitous de la FFE te font un chantage et pleurnichent. Politiquement, ce ne sont pas des champions d’assemblée. Il faut reconnaître qu’ils n’ont ni le métier d’anciens trotskistes ni celui de vieux briscards comme feu Loubatière, Lambert ou Touzé..

Enlisés dans le débat sur le vote électronique, ils se sont arc-boutés sur le vote des statuts en présentant un déluge possible : la perte de la délégation. Pas vraiment exact et ce n’était pas le débat. Comme l’a dit un intervenant, « j’ai l’impression qu’on essaie de nous tordre le bras ». Bizarre effectivement, ces hausses de ton devant une opposition polie et déterminée.
La simple introduction ou une promesse de la possibilité d’un vote électronique et ces statuts seraient passés reconnaissent les opposants de tout poil, un brin ironique a posteriori.

Durant l’AG, le ton est monté et les VIP de la fédé n’ont pas maîtrisé les débats, le président Éloi Relange en tête. Aligné en rang d’oignon, le poli Bureau moins un a peu parlé sous les coups de boutoir des ex-présidents Salazar et Kouatly, de Gautier ex-candidat et d’un certain Larbi, toujours à pontifier dès qu’une élection se profile.

Mathieu Vieira, membre du Bureau qui s’est cogné un maximum de la réforme des statuts sous forme de notes annexes (j’ai tout lu !) a complètement craqué quand Bachar Kouatly a parlé : un méchant et sonore « Tais-toi » a fusé. Dieguito Salazar a tenté de défendre un ex (président) comme lui. Kouatly n’a pas daigné répondre. Vieira, à l’insu de son plein gré, a gagné le surnom bloguesque de « Vieira t’es toi ». Précision : Vieira Mathieu, dans le civil, est élu de la République. Bonne chance.

A ce moment des débats, nous étions en Gaule : pas d’accord possible, des invectives et des membres du (pas) Poli(t) Bureau dépassés. URSS loup y es-tu ? Astérix, Obélix et pas de potion magique.

Bilan du Politburo des courses : une autre AG à Agen en avril aura lieu avec le même thème. Risque : des clubs ne viendront pas ou ne se feront pas représenter pour ne pas perdre leur journée à écouter des noms d’oiseau. Techniquement, il y aura aussi un problème de représentation si le nombre de porteurs de voix (limité à 20) est moindre.
L’intrusion de la possibilité d’un vote électronique reste incertaine voire impossible si les VIP de la fédé restent droits dans leurs bottes dans une Vieira t’es toi attitude ou s’ils persistent à ne pas écouter le ventre mou des ‘ti clubs’ (1 à 3 voix).

Sans compter que les clubs qui n’entendent jamais parler de la FFE vont tous être appelés par les listes candidates pour les élections d’ici quelques mois. Et hop, on remet une pièce dans le gnafron. Oui, la FFE est adulte. Oui, la FFE est un sport.


Cette AG a été retransmise en blitz et en direct du siège de la fédé à Asnières-sur-Seine sur le compte X @Echecs64