Décès de Roland Lecomte

L’ancien journaliste Roland Lecomte est décédé le 3 octobre 2016. Pour quiconque a lu Europe Échecs des années 1960 à 1990, c’était le spécialiste des nouvelles internationales et le reporter présent sur tous les fronts.

Quand le joueur Bachar Kouatly administra sa fameuse baffe à Gilles Andruet lors du National à Alès, en 1984, Roland était là. L’actualité étant totalement plate ce jour d’été 1984, l’AFP reprit l’info et tous les journaux embrayèrent.

Roland avait débuté sa carrière à Combat, un quotidien clandestin né pendant la Seconde Guerre mondiale que le jeune débutant Lecomte rejoint au début des années 1950.

Il fera toute sa carrière à l’Agence France Presse ; il logeait dans un endroit réduit avec ses camarades du service ‘écoutes’ dont le Russe Serge Mazenkine. Ainsi, les informations importantes publiées par d’autres agences sur les tournois ou les champions d’échecs étaient de première main.

Roland assista à tous les petits et grands événements, du rapatriement (d’Estoril) des cendres d’Alekhine au cimetière Montparnasse en passant par les championnats de France ou au Festival des Jeux de Cannes qu’il affectionnait particulièrement.

Lecomte.jpgCes dernières années, il s’était mis à Facebook, ce qui lui permettait de maintenir le lien avec famille et anciennes connaissances. D’ailleurs, j’étais allé pas mal de fois chez lui, à Sevran, lui mettre d’équerre son ordinateur.

Roland était un très bon vivant (deux croisières Europe Échecs et tant de repas) et avait toujours une anecdote dans sa besace sans jamais se prendre au sérieux.
C’est un sacré monument qui s’en va mais aussi un ami. Alors que nous nous étions perdus de vue, nous nous croisons par hasard dans le XIVe arrondissement vers 2003. Il venait plusieurs fois par semaine faire les courses pour sa mère centenaire, restée à la maison. Lui demandant pourquoi il avait le bras éraflé, il avait répondu quelque chose du genre « j’ai fait du ski sur le bitume » avant de m’avouer qu’on lui avait arraché sa sacoche qu’il n’avait lâchée que devant l’arrivée « d’une borne têtue » en béton alors qu’il était traîné par terre. Allez, salut ma vieille.

Voir aussi l’article ‘Lecomte est bon’ publié ici à l’occasion de la sortie de son livre.

7 octobre : Funérarium de Santilly Goussainville à 9h30 puis messe à 10h30 à Vaudherland (Essonne).