32e tournoi de Cappelle

Affiche_Cappelle_2016.jpgLe 32e tournoi de Cappelle la Grande, un petit village “gaulois” proche de Dunkerque bat son plein.

Invité illustrissime parmi une cinquantaine de GMI: le gai luron Gata Kamsky, un sourire aux lèvres tous les 29 février. Il va louper la date de peu, le tournoi se termine le 20.

Cappelle comme si vous y étiez, même en passant entre les gouttes ou les fourches caudines de méchants adversaires.

 

mou_kam.jpgEn 1996, dans une autre vie, Gata K. (et non Gattaca) jouait la dernière finale de cht du monde en 24 parties à Elista en 1996.
Papa Kamsky, entre autres menaces à droite et à gauche, déclara dans une interview publiée dans British Chess Magazine “qu’il était là pour gagner, mais aussi pour trouver une femme à son fils.”

Gata a perdu contre l’intraitable Karpov. Papa a fini par lâcher les bottes de Gata, lequel a arrêté les échecs puis a repris. Aujourd’hui GK a une jolie paire de boots noires et les cheveux mi-longs comme un chanteur. Il met toujours le feu à l’échiquier par d4, Ff4, Cf3, e3, c3. C’est l’éclate.

Après 4 rondes, l’Américain d’adoption a lâché deux nulles dont une contre Moussard qui lui a fait le coup : “serrure moi-même.”

nihal_sarin.jpgUne autre vedette est un Indien de 11 ans à 2200 Elo. NIHAL SARIN. Il a battu le GMI Chabanon et le GMI Spraggett a sué pour annuler. Ce nom est à retenir pour les années à venir. Beaucoup de joueurs à + 2700 sont passés à un moment ou à un autre à Cappelle.

Il y a toujours l’équipe de bénévoles, la bonne soupe de la cantine sympa à pas cher et les titrés abonnés comme Burmakine, seul en tête après 4 rondes. Le Nord fournit une masse d’amateurs et les exogènes comme ce bon Docteur Amram et Madame (seule abonnée du blog par courriel ah ah!), spécialistes de la combinaison tourisme + échecs sont les exégètes à signaler.

gou_bd.jpgMikhaïl Gourevitch est de la partie. Il a été “surpris” en train de jouer son 1.c4 favori. Après l’avoir pris en photo sur son premier coup, il me raconta qu’en jouant dans le championnat islandais, Karpov était l’invité d’honneur et chargé d’effectuer le premier… sur son échiquier.

Karpov à Gourevitch (voir leur partie fantastique du cht d’URSS 1988 où Kasparov joua également!) : 1.c4 kak vségda? (comme d’habitude?).

G: Konieshno! (bien sûr!)

Moi je la trouve bien bonne, mais on va dire que c’est de l’humour islandais.

Le carillon de la place du Palais des Arts n’a pas changé à Cappelle. La météo incite les joueurs à se préparer dans leur chambre d’hôtel, péniche ou van pour certains. Il est difficile de passer entre les gouttes ou la grêle et question sécurité, des détachements de CRS blindent quelques hôtels alentour.
Pourquoi? La devinette est géographique et on va dire qu’il ne s’agit pas des bourgeois de Calais.

Côté français, Bauer est au rendez-vous, c’est seulement son 4e Cappelle tandis que l’abonné Jean-Marc Degraeve (parti vivre dans le Sud) a séché: Madame et fiston jouent et le frangin (club: Neuville en Ferrain) est venu rendre visite au tournoi.

Bon, bah d’autres jeunes Français sont dans la course: Feller a doublé de volume en mode muscu, Moussard continue son régime pour maigrir tandis que Jean-Noël Riff (22e) joue désormais dans la taille XL. Oui, et je te rappelle internaute malin qu’une cinquantaine de GMI sont là.

Certains attaquent le picrate de la cantine et le bon pain en attendant le service, mais c’est un détail. Enfin pas vraiment quand la double ronde a eu lieu lundi. Les plus sérieux carburent au café à 80 centimes au bar de l’amitié pendant la partie.

On y voit et revoit papa Gouvart et maintenant fiston Gouvart en costard cravate. On dirait un candidat pour une élection (il avait 4 ans et demi au premier tournoi!). A sa décharge, c’est indispensable: on joue “groupiert” dans le Nord avec les institutionnels et les partenaires, un peu comme en Alsace et même si les temps sont durs.

Le bar, c’est ce que je préfère. On retrouve des anciennes pros du sandwich ou du café que même du temps où j’avais fait le tournoi avec un certain JC-ème la première fois. L’arbitre cette année est le jovial Arbitro alias Stéphane Escafre. Plus de réunion fédérale à se mettre sous la dent, plus d’omelette norvégienne ou plutôt de tévé en direct avec Carlsen en image de fond, juste 538 joueurs corrects à renseigner et à mouliner avec un appariement aussi compréhensible qu’une politique d’un président fédéral lambda.

Mais à l’arrivée, c’est toujours les Russes, Indiens, Chinois qui gagnent et le système d’appariement joue son rôle énorme de fabrique à normes. Une divine spécialité Cappelle.

Parties en direct et plus si affinités
 

Classement après 4 rondes

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