Sauver un club : mode d’emploi

Peuple virtuel des 64 cases, tu m’as manqué. Plus de 15 jours sans aucuns clics et aucunes claques, c’est en trop.

Une envie incommensurable d’association loi 1901 en est la cause. Sommé par un quarteron de camarades d’aider à sauver mon club (Drancy) de belle facture mais sans facture, je fus pris à l’insu de mon plein gré dans une petite annonce qui aurait pu avoir l’intitulé suivant :
« Stage accéléré de bénévole généralement assuré par de bienveillants enseignants à des fins de sauvetage. Minimum de qualification : junior. Gros potentiel en huile de coude. »

Page suivante, vous découvrirez les aventures sûrement déjà vécues par de joyeux bénévoles au sein de l’un des 800 et quelque clubs d’échecs français. Et qui explique le fait qu’Echecs64 avait l’air d’être victime d’une grève « d’une certaine catégorie de personnel ». Il n’en était rien.

En attendant une bonne fin d’année 2013 et un bon début d’année 2014, l’indigestion de chocolats ou l’abus d’alcool, la digestion de nouvelles et l’abus d’interviews presque imaginaires est recommandé : consulter les archives.

La chasse aux factures
L’enfer commença par la chasse aux factures de la saison précédente. Absentes, forcément absentes. Il fallut ainsi refaire le tour de France des équipes de Nationale I, II et III. De villages exotiques comme Membrolle-sur-Choisille (Indre-et-Loire) en passant par Brazey-en-Plaine (Côte-d’Or), Oullins (Rhône) avant d’accéder aux mégalopoles telles Mulhouse ou Rennes, le téléphone pour joindre les hostelleries sonna et les restaurateurs où nous laissâmes quelques milliers d’euros furent sollicités.

Brazey-en-Plaine. Nom magnifique. Petit hôtel charmant en bord de route. Patronne aux petits oignons.
– Merci de nous remettre la facture du…
« Non, je n’ai pas de e-mail, mais un fax. »
– Ah ! Madame, je n’ai pas de fax, mais un e-mail. Une lettre à l’ancienne fera l’affaire.

durpoix,buchyD’un coup on se sent de la génération PTT. Brazey-en-Plaine, a posteriori, allait être symbolique. Ce fut la première douche froide de celui qui allait devenir le 31 août 2013 le troisième président du Cavalier Bleu de Drancy depuis 1972 : le joueur Daniel Buchy, encouragé par le président-fondateur Jean Durpoix.

(Photo: blitz joué au club le 18/12/2013 entre Daniel Buchy et Jean Durpoix, à droite).

De bon matin levé ce lointain week-end d’octobre 2012, Daniel prit sa douche le premier. Elles étaient communes, ce qui est peu commun. Mais pourquoi prendre une douche froide en quelque sorte par anticipation alors qu’un an plus tard, il deviendrait président comme on joue le coup critique mais salvateur au 40e coup ?

Cher internaute, cela ne s’invente pas. Ce jour-là, à Brazey-en-Plaine, les boutons de douche étaient inversés. Le bouton bleu (comme le Cavalier Bleu!!), c’était l’eau chaude. J’en ris alors, j’en frémis encore, Daniel fut tout surpris.

Les jeunes « mangent » les pièces. Les autres les prennent
Le défi relevé, les arcanes des finances publiques assimilées en formation méga-blitz comme on bachote en sacrifiant du sommeil pour l’initiative, restait à nourrir cette jeunesse drancéenne qui en demande tant et plus le samedi matin et dans les compétitions.

Heureusement, un tuteur-professeur du mercredi avait évité l’avis de tempête. Il s’appelle Christophe. Sûrement un hasard et il est toujours fidèle au poste.
De 10 à 12 h le samedi, tour à tour nous nous relayâmes. Jeunes chahuteurs, mamans enamourées, quelques enfants surdoués, papas fascinés et surtout gosses motivés, tout cela il fallut gérer.

A cet âge, Mesdames, Messieurs, on « mange » les pièces comme on croque dans la vie ou dans une pomme. Plus tard, en club, en compétition, le désir de possession passe par là et on « prend » une pièce, parfois au mépris du dynamisme. Normatives, les 64 cases, normatives.
Dans les écoles de Drancy où le jeu d’échecs continue d’être enseigné, on parle le même langage. Et 40 minutes de concentration en ligne sont le maximum. La récré s’impose ensuite.

 

C_paint.jpgLe site web et compte Facebook tu sauveras
Second épisode de Il faut sauver le soldat Cavalier Bleu. Ordre de mission : reprendre en main le compte twitter et Facebook. Recréer un site web tombé sur un champ de mines antipersonnel.

Le compte twitter fut récupéré in extremis grâce à une déduction sur un mot de passe. Les déchiffreurs du code Enigma et admirateurs d’Alan Turing ont explosé de rire devant ce jeu d’enfant. Même Bozo le clown a dû sortir un rictus après-coup car ce compte était encore synchronisé avec Facebook.

En cette fin d’année 2013, la tempête est passée. Né en 1972, le Cavalier Bleu vivra encore un million d’années. Le site web sera nouveau, interactif et pratique.

Le président Buchy avait vu juste et la leçon de Brazey-en-Plaine lui a servi. Dans une association, avec une équipe serrée, unie et où le travail est délégué et les jeunes impliqués, il faut appuyer sur les bons boutons. Et jamais sur un seul.

Je vous remercie de votre attention.

Nouveau site du Cavalier Bleu

https://twitter.com/Echecs64