Équipe de France : interview de Sébastien Mazé

La France est vice-championne d’Europe par équipes de 4 derrière l’Azerbaïdjan et devant… la Russie ! Le tournoi s’est déroulé du 7 au 18 novembre 2013 à Varsovie. Battue sur le fil à la 9e ronde par la Russie qui revenait de nulle part, elle fête une deuxième place après avoir été en tête tout le tournoi.

Joie, bonne ambiance, symbiose avec le capitaine et le préparateur, on se demande pourquoi la FFE n’avait pas trouvé avant une telle formule magique. L’ancien entraîneur de l’équipe de France, licencié récemment, pourra s’en inspirer lors de lointaines responsabilités. Et les anciens responsables aussi car les joueurs ne demandaient qu’une chose : jouer pour la gagne.

Ils se connaissent tous depuis des années et ne jouent pas vraiment pour une haute récompense. Cette deuxième place a rapporté 9 000 € à la fédération, ce qui a permis de partiellement répartir les primes équivalentes à chaque joueur du fait de ce bon résultat : un peu plus de 4 000 € chacun.

Avec un impardonnable retard, Echecs64 parle de l’événement. Le nouveau champion du monde Carlsen et notre champion du monde vétéran Vaïsser attendront. C’est pourquoi nous avons posé dix courtes questions au capitaine : le GMI Sébastien Mazé.
La consigne était : « Réponses impertinentes et dans la déconne. » Pitaine a encore réussi ! Il est arrivé au moins deuxième !

Echecs64 : Salut Seb. Ton pseudo est mazetovic sur twitter. Comment s’est passée la préparation des cinq mousquetaires avant la compétition ? Réunion de choc à la fédé, suivi des matches de foot avec MVL, footing à Clairefontaine, stage de hors-bord en Corse ?
Sébastien Mazé : Cette année, on n’a pas trouvé le financement pour le hors-bord en Corse ! Plus sérieusement, on espère faire un stage tous ensemble avant les Olympiades [août 2014 à Tromsø, Norvège.]


Echecs64 :
La FFE a annoncé l’absence de Fressinet pour « raisons personnelles ». On supputait sa présence aux côtés de Carlsen, mais ce dernier a affirmé qu’il n’avait « qu’un marteau » (le GMI Hammer) comme secondant. Avec Fressinet, c’était la médaille d’or ou la mauvaise ambiance assurée dans l’équipe du fait d’une rivalité Bacrot-Fressinet sur l’échiquier ?

SM : L’époque des rivalités est révolue. Laurent était occupé cette année, mais sans aucun doute, il sera là l’année prochaine.

Echecs64 : Combien de fois avez-vous chanté ‘Étienne, Étienne’ avant de décider de le mettre au 1 en bloqueur plutôt que d’envoyer MVL planter ses banderilles ?
SM : Plusieurs compos étaient possibles mais on a opté pour l’expérience d’Étienne au 1. Par contre, on a pas mal chanté Papayou de Carlos !

Echecs64 : Combien d’heures par jour dormait Gozzoli resté en France ?
SM : Yannick récupère encore, quinze jours après la fin de la compétition. Il a effectué plusieurs nuits blanches de travail pendant le tournoi.

Echecs64 : Y a-t-il eu une frayeur du type : « Mon joueur ne s’est pas réveillé, il va arriver 20 s en retard et on se prend une bulle à cause de la règle zéro tolérance ? »
SM : Pour les joueurs, pas de frayeurs ! En revanche, pour donner la compo à 8 h du mat, c’est une autre histoire…

Echecs64 : A propos de bulles, à quelle ronde est arrivé le président fédéral ? A-t-il amené son champagne ?
SM : Diego est arrivé à la ronde 7 [Azerbaïdjan-France, 2-2] avec une sacrée bonne humeur et une grosse envie de gagner.

Echecs64 : Quels étaient les restaurants préférés de l’équipe ? On a vu sur Facebook des photos de MVL se bâfrer de brochettes. Cela faisait Obélix, mais en version Mickey Mouse pour le format.
SM : On a trouvé le meilleur resto Sushi d’Europe ! Du coup, c’est devenu notre QG.

Echecs64 : Comment expliquer la baisse de régime de Tkachiev dans le match contre la Russie ?
SM : Vlad a joué en moyenne 7 h sur ses 8 parties ! Il n’a pas baissé de régime. Il était au top tout le tournoi, mais il est tombé sur un grand Andreikin.

Echecs64 : Même si on ne refait pas le match, vous avez envoyé une boîte de chocolats à Van Kampen après qu’il ait raté un gain évident dans une finale T contre C contre Morozevitch, ce qui permet à la Russie de gagner contre les Pays-Bas au lieu du match nul et qui aurait du coup changé l’appariement de la dernière ronde ?
SM : Van Kampen était déçu lui-même qu’on l’ait laissé tranquille. Mais c’est vrai que c’est un tournant.

Echecs64 : Quelles sont les cinq parties mémorables de l’EdF que tu vas agrafer dans ta chambre et qui rallumeront une tonne de souvenirs ?
SM : Les parties de Romain et Vlad contre l’Ukraine [Édouard-Efimenko 1-0, Moissenko-Tkachiev 0-1]. Un régal.
Les parties d’Étienne contre Mamedyarov (nulle) et Aronian (défaite). La première de toute beauté et la seconde, un gros ascenseur émotionnel. Et les deux boucheries de Max contre la Grèce et l’Arménie.

Échecs64 : Médaille d’or d’Édouard au 3e échiquier. Franchement, pour celui que Lautier appelait « la chèvre », il n’a pas forcé son talent *:D La banane !
SM : Je crois qu’il n’était pas trop en forme ?

Merci Sébastien, à bientôt dans le cyber-espace ou en observateur au stage de hors-bord !


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Et l’équipe de France féminine ? A joué sur la case i9. Tournoi raté. Interdit de rire, cliquez ligne suivante.

L’équipe de France féminine a complètement raté son tournoi.

La locomotive Sebag (éch. 1) marchait à la vapeur.
Natacha Benmesbah – (éch. 5) prise par des études de médecine et ayant préparé son tournoi en jouant des blitz debout au Cap d’Agde – a été le maillon faible d’une équipe qui n’a pas su relever la tête dans les moments difficiles.
Nino Maisuardze (éch. 3) se plaint sur sa page FB “de ne pas être stable au niveau émotionnel” (son jeu démontre le contraire et de manière constante, quels que soient ses résultats !).

Bref, tout est à refaire pour une équipe qui a pourtant un beau potentiel, elle a déjà décroché une cinquième place…