Hamdouchi 88e champion de France

Hicham Hamdouchi est devenu champion de France à l’issue des deux parties de départages contre Jean-Marc Degraeve alias ‘Jim’. Hamdouchi perd deux parties contre Sokolov et Édouard, mais a aligné 6 victoires et 2 nulles.

De son côté, JIM n’a perdu qu’une partie (contre Romain Édouard), mais n’a aligné que 5 victoires dont 4 contre les 4 derniers (Le Roux, Vaïsser, Cornette, Sebag) dans son légendaire style « d’écrase-patates ».

La dernière ronde fut toutefois palpitante : il dut ramer 107 coups avant de marquer le face à Le Roux, qui a loupé une suite de nulle (90.Rf3 et transfert du fou sur la diagonale a2-g8).

En finissant tous deux ex æquo avec 7,5 sur 11 (+6 =3 -2 pour Hamdouchi et +5 =5 -1 pour Degraeve), le départage s’imposait le 23/8 à 14 h, soit quatre heures après le début des opens.

Les départages : « on n’analyse pas les blitz »
Selon le vieil adage, « on n’analyse pas les blitz », aucun commentaire n’est nécessaire quant aux parties de départage jouées en 15 min + 5 s : nulle dans la première et gain blanc d’Hamdouchi dans la seconde.

Après 11 rondes à une cadence classique, un jour de repos, des conditions sympa de jeu pour 12 champions faisant parfois des simulacres de parties avec des nulles masquées, pourquoi faire des départages durant moins d’une heure pour un titre qui n’a aucune valeur marchande hormis un nom dans des tablettes ? Le ou les ex æquo sont oubliés et ont-ils moins de mérite ?
Il n’y pas de système parfait et s’il faut désigner un seul vainqueur, autant jouer aux échecs, mais jouer à une cadence différente est une vraie loterie.

Le roi Édouard doublé sur le fil
Malgré leur demi-point de retard sur le leader Édouard après la 9e ronde, Degraeve et Hamdouchi avaient deux dernières rondes relativement favorables comparativement à Édouard qui les avait battus :

Degraeve-Sebag (1-0, 71) et Le Roux-Degraeve (0-1, 107) ;
Wirig-Hamdouchi (0-1, 64) et Hamdouchi-Cornette (1-0, 39) ;
Édouard-Bauer (=, 36) et Tkachiev-Édouard (1-0, 65).

Grille du National sur le site FFE

Parties à télécharger ou visualiser sur le site fédéral

Christian Bauer déconcentré car sur ses terres ?
En dehors de l’an passé, C. Bauer a été champion de France en 1996. Depuis, il a mangé du Bacrot et un tas d’autres hommes en forme dans le National. Alors pourquoi le Lorrain n’a-t-il pas scoré cette année – comme Degraeve – dans ce championnat faible sans les Fressinet, MVL et Bacrot ?

Petite « Secret Story »
Marie Sebag est restée jusqu’au bout malgré sa dernière place. On pouvait craindre qu’elle ne quittât cette si belle cité après des débuts difficiles. Mais non. Son mérite est finalement d’avoir montré la voie à toutes les joueuses : pour progresser, il faut jouer des tournois forts voire très forts et ne pas se cantonner dans les tournois réservés aux femmes ou rester vissée à l’échiquier « féminin » en équipe. Ainsi soient-elles.

Des défaites, des hommes peu en forme
Parmi les sept premiers, Hamdouchi, Bauer et Wirig ont encaissé 2 défaites… et l’un d’eux est champion de France. Assez rare dans un championnat de France.

Accession et National : on ne départage pas pareil !
Les prochains « bleus » du National seront Chabanon et Roser. ‘Chab’, connaît la musique du National. Il a outrageusement dominé le tournoi en s’offrant le luxe de perdre la dernière ronde contre le cadet Jules Moussard.

Il termine avec 8,5/11 (+7 =3 -1) suivi de Roser et Mullon à 8.
Roser est qualifié pour le National grâce à un demi-point de départage ou 3 points de perf Elo ; j’ignore le règlement, d’ailleurs, ce point n’est pas indiqué pour le non-initié.

Grille de l’Accession

Si la France a supprimé la guillotine tardivement, elle reste à l’œuvre pour la qualification de l’Accession vers le National : pas de confortable départage en partie rapide devant une foule ébahie alors que ce système existe pour désigner les titres de champion de France jeunes.

L’enjeu est pourtant de taille : en quoi le 3e du tournoi, ex æquo avec le 2e, est-il ‘out’ et doit retenter sa chance l’an prochain ?

Ce règlement est quelque peu insultant pour les joueurs de l’Accession ; aucune considération, on laisse un obscur et volatile départage décider de qui va monter dans le National, le prestigieux tournoi. On prend les deux premiers et basta. Vite un comité machin pour réfléchir sur le sujet.

Épris des prix
On m’a annoncé que le premier prix du National féminin (remporté au départage par Maisuradze face à Congiu) était de 4 000 €. Pas de nouvelle officielle, sauf pour les joueurs sur place car tous les prix de tous les tournois étaient affichés à Nancy. On dirait que l’argent est sale.

Certes, la FFE n’a pas non plus annoncé officiellement le salaire du nouveau président, mais ce n’est pas une raison. Ainsi, on aurait pu faire un ratio avec le ticket d’entrée payé en milliers d’euros par la ville de Nancy sans compter la mise à disposition des infrastructures etc.
Nouvelle équipe certes, mais pour les prix, on plonge la tête dans le sable comme les autres années. « Redonnons la parole à la transparence ? »

Heureusement, le blog du Canal Saint Martin a photographié la liste des prix de tous les tournois. C’est ici et merci à lui!