Cht de Paris : « M’en fous la crise »

Le championnat de Paris a débuté le 7 juillet au stade Pierre de Coubertin à Paris. Près de 700 joueurs répartis dans quatre tournois jouent 9 parties jusqu’au 15 juillet. D’après le site de la ligue, c’est une progression de 8 % par rapport à l’an dernier.

Championnat de Paris ? Une sorte de « m’en fous la crise » où des jeunes zappent les vacances, des salariés arrivent en courant à cause du métro pas métronome, des étrangers combinent l’open FIDE et les petites femmes de Paris avec boîte de salsa en prime.

« Tu te rends compte, presque 700 joueurs et ni la fédération ni
Europe Échecs ne nous font de pub sur leur site »  me dit DD – André Clauzel, ci-devant président de la ligue d’Île-de-France – en tirant une grosse bouffée sur son petit cigare. Certains en ont attrapé un gros et ont enchaîné avec la politique. Pas lui.
La progression chiffrée le ravit pour « ses joueurs ». Le tout dit avec sa voix rauque et son regard si spécial dû à sa déficience visuelle. Mais au fond, DD est injuste : EE a magnifiquement annoncé le tournoi dans la page des tournois de l’été.

Et ce 11 juillet, avant la 5e ronde, le site fédéral nous parlait de l’open de St-Lô. C’est un tournoi sympa et un grand club formateur de jeunes. La FFE y a placé quelques joueurs dans un tournoi fermé.

Oui, DD est vraiment injuste. Cappelle-la-Grande a connu le même sort pendant des années. Et c’est maintenant un club avec un label fédéral. C’est beau et si long. Après tout, le CHIP a l’une des plus fortes participations (cht de France, cht de F des jeunes,  Cappelle-la-Grande, Cap d’Agde [merci Odessa avais oublié ce dernier]). Il est donc raisonnable de le passer sous silence.

 Page spéciale du CHIP : toutes les infos, photos, appariements et résultats des quatre tournois.

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Sur les 23 Le Roux licenciés à la FFE, le Jean-Pierre est le plus fort. Le GMI breton (2559 Elo, à gauche merci photo orga CHIP), adepte inconditionnel de la Grünfeld et des zeitnots, joue par équipes pour Guingamp en Top 12. Il habite désormais Paris.
Ci-dessus : Concentré dans sa partie contre le minime Kirk (1-0).

De l’espace, des gradins et du silence
Le silence ne se vend pas dans les magasins. Il est gratuit dans un tournoi d’échecs. En revanche, la dernière fois que je suis allé à Coubertin, c’était avec des camarades de mon club pour assister à une soirée de fight, une baston codée combinant boxe et jiu-jitsu. Coubertin était méconnaissable : foule en délire !
Les joueurs ont de l’espace et les spectateurs peuvent se déplacer pour kibbitzer les parties… sauf celles du FIDE isolé par un cordon !

Pas de retransmission sur écran
Gros point noir récurrent de ce tournoi : pas de retransmission sur écran des parties des cadors de l’open FIDE. Le direct du tournoi FIDE est sur le Net avec une appliquette un peu naze (à 19 h en semaine). Absence comme chaque année des chevalets sur les tables de l’open FIDE. On ne peut pas savoir qui est qui.

le roux,kirk,chip,championnat de paris,label ffe,clauzel,code vestimentaireCode vestimentaire et soldes
Quatre joueurs étrangers et un joueur français de l’open FIDE ont débuté la première ronde en short et en tongs. Ils ont reçu une lettre pour la deuxième ronde où j’ai encore compté quatre joueurs en short. Période des soldes quand tu nous tiens… C’était notre rubrique : médiatisons les échecs, c’est un « sport ».

Un bar bien barré
C’est vraiment l’endroit le plus sympa et le plus bruyant du tournoi et bien tenu par une équipe efficace. Les sandwiches, l’accueil et le café sont excellents. J’adore voir les gosses crier, blitzer, y retrouver de vieilles connaissances et voir aussi des prof d’échecs pitresques fanfaronner. C’est magique.

Passage secret
Parmi les non-dits de tous les tournois d’échecs figure la propreté des toilettes. Coubertin n’est pas une salle de congrès équipée pour gérer la vessie de 700 participants pendant quatre heures. Par chance, j’ai trouvé un endroit correct, loin du bar et de l’entrée.