On n’a jamais gagné une partie en abandonnant

Vu dans le 132e tournoi de l’APSAP (remporté par le convaincant maître international Gabriel Battaglini avec 9 sur 9!): dans une position totalement supérieure stratégiquement le ‘conducteur des blancs’ revient à la table et a un choc: un cavalier noir a surgi hors de la nuit. Il ne s’appelle pas Zorro, mais la position devient alors complètement perdante.

Écœuré, sans chercher à comprendre, les blancs abandonnent et signent la feuille de partie: 0-1. En principe, les noirs ont gagné… Petit problème: les noirs ont involontairement joué un coup impossible. Le cavalier s’était mis en mode pur-sang en sautant par-dessus une barrière de pions.

Les ‘kibbitz’, ces aimables spectateurs et conseilleurs de parties, font remarquer au perdant l’anomalie. Trop tard, le conducteur des noirs est parti; pour lui, tout est normal, il n’a rien remarqué. Mais tout est bien qui finit bien: avec l’accord du joueur ‘noir’ (informé le lendemain) et celui bienveillant de l’arbitre, la nulle a été conclue.

Dernier buzz: alors qu’on m’appelait à 5 min du début de la ronde de ce même tournoi à propos de l’affaire de la triche, j’oublie de débrancher le téléphone cellulaire. Dans l’ouverture, un léger bruit de vague au fond de ma poche me signale un texto entrant (pas encore espionné). Après 17 secondes d’immobilité totale, tétanisé, je finis par déplier ma centaine de centimètres en position verticale direction tribord pour la sortie.

Objectif: éteindre les vibrations possibles de cet engin comptant plus de 64 millions d’abonnés en France. Moralité: Je ne suis pas près de changer de modèle car après la partie, mon adversaire m’a avoué qu’il n’avait rien entendu. Pour vivre heureux, vivons siliencieux.