Se faire plaisir au Canal SM

Le club parisien du Canal Saint-Martin organise environ deux vendredis par mois un tournoi de parties rapides… dans un bar proche de la gare de l’Est, à Paris. C’est du reste son siège. Une quarantaine de places sont disponibles et il faut se préinscrire par courriel. L’inscription est de cinq euros en sus d’une consommation obligatoire allègrement multipliée par deux voire cinq selon la résistance, le moral de fin de semaine, le degré d’alcoolémie ou l’ambiance festive insufflée par les deux jazzmen ébouriffants!
Le prochain tournoi se déroule ce vendredi, le 9 octobre. Il se joue en cinq rondes et pourrait se résumer à d’aimables rencontres entre amateurs puisque les prix sont en nature.
Contre-culture de l’Internet? Disparition de bars (et de clubs parisiens!!) où l’on peut pousser du bois entre joueurs ayant un Elo convenable? La magie de ce tournoi se trouve aussi dans le talent d’animateur et de speaker de l’organisateur, Xavier Rubini (cliquer ligne suivante).

La première fois que j’ai rencontré ce loustic, il m’a copieusement chambré en m’appelant « bébé » avec l’air sérieux qu’affectionne le comique Baffie. En temps normal, mes zygomatiques se mettent en route, mais je sortais d’une bulle au championnat de Paris. Quatre bières plus tard, on refaisait le monde échiquéen alors que des décilitres de salive se déversaient autour de nous sur « l’affaire » Mondolini. J’ai compris par la suite qu’il appelait tout le monde ainsi.

Je suis venu jouer le 52e rapide, impromptu, fin septembre. J’ai vu beaucoup de têtes connues, mais je n’ai pas vaincu. Jicé Moingt dînait avec deux ex-Clichois: Vincent Ayral, cameraman du Canal SM, et Pierre Olivier. Après un bref échange ping-pong aigrefin, on a bien rigolé avec Président. Je ne me souviens même plus pourquoi, je riais comme une femme soûle dans un dîner mondain. 

teuf_SM.JPGLe tournoi démarre. Un gars me massacre. Il m’a dit après la partie qu’il jouait « depuis un an ». Je dirais même plus : « Depuis Anand ». Bref, nulle par miracle. Dehors, sur la terrasse, le GMI Alberto David croise les jambes version Croisette. Il sirote, ne joue pas et devise entre amis. Le temps de serrer une pince à Jicé qui rejoint la gare pour raisons fédérales (c’est beau, un président, la nuit, dans un train pour l’est de la France), Xavier Parmentier a fait son apparition. En terrasse et en tongs. La fédé le traduit en conseil de discipline. Ah bon?

Tiens, van Dongen est là, tout comme Estival, Delerme, Sebag père (je l’ai connu par l’intermédiaire de Jacques Baudrier, sa fille Marie avait… moins de deux ans, et on l’appelle encore « Woodie »!), Daurelle, Bellardi etc.
Le tournoi? 5 rondes de 15 min avec ajout de temps. Au final, et après quelques bières, cela m’a paru interminable et génial. Génial pour l’ambiance. Interminable car après 5 rondes sympa, il faut pédaler encore, ou La Traversée de Paris, version 2009-Vélib à 1 h 30 du matin.
Le vainqueur du tournoi est reçu 5 sur 5/premier. Pas vin sur vin bien qu’il fût Bordelais. Il s’appelle Marc le Huec et il m’a joliment piétiné. Sauf erreur, il n’a pas été pris en photo par l’inénarrable Vincent A. (ci-contre, Jicé et Pierre OLIVIER, cliché tiré du blog du club).

Tintin et le capitaine Haddock
En voyant Vincent A. filmer puis discuter au bar et Xavier R. en éternel optimiste et orateur de génie, j’ai eu une seconde l’impression de me trouver dans un album de Hergé: Vincent dans le rôle du capitaine, la caméra remplaçant avantageusement la bouteille de Loch Lomond. Quant à Xavier, en ayant réussi à pousser les murs de son club pour faire jouer 50 participants au lieu de 40, en le voyant ranger en blitz pièces et pendules, il avait encore repoussé l’énigme de la passion du jeu. Mais il était tard, et un Vélib en bon état de marche m’attendait avec un DVD de Jean-Luc G. en guise de prix. Sauve qui peut (la vie)!

52e rapide (26/09), le reportage officiel en texte et en images