National du championnat de France: impressions

Après plus de 15 jours de repos absolument immérité sans connexion Internet ni téléphone, le réveil a été dur. Plus dure fut la reprise, plus drôle aussi. Un camarade avait scanné toute l’info et m’en a fait le compte-rendu. Et Ivantchouk, et Bacrot et Nîmes. Souvenirs et infos s’échangent, les rires fusent. Le couperet tombe: je déblogue sinon rien.

Le Dieu Soleil a écrasé de sa superbe les optimistes: il fait entre 31° C et 36° C à Nîmes. Ajoutons 40% d’humidité (comme à Paris, quelle-heu merveille-heu), retranchons la pollution de Paris, ajoutez la plage non loin et un peu moins d’un millier de mordus venus jouer à Kasparov en miniature et vous l’avez deviné: les participants du championnat de France d’échecs font la fortune des bars, buvettes, pharmacies et autres Lavomatics. Visite guidée, virtuelle et forcément impertinente dans les travées.

 Les joueurs du National sont incurables (1)
Le positif: il y a vraiment quelques joueurs sans peur et sans reproches. Quelques jeunes ruent dans les brancards,  mais sur le ring, deux patrons se donnent des jabs par adversaire interposé: Vachier-Lagrave et Vlad Tkatchiev. Nous n’en sommes pas au steak saignant (garçon, avec du gros sel svp), mais ils sont au dessus. Beaucoup de parties sont assez enlevées, c’est chouette.

Les joueurs du National sont incurables (2)
Le négatif:

Je m’habille ‘à la porc’. Et j’aime ça (1)
La plupart des joueurs du National persistent à s’habiller ‘à la porc’. La chaleur? On a du mal à croire. Les tenues de Prié  aujourd’hui et celles de Boutteville, Goldenberg ou Kouatly avant-hier en imposaient. (Si, si!)

Je m’habille ‘à la porc’. Et j’aime ça (2)
Et si le sponsor de la FFE s’appelait BNP-ParisBeau? Tiens, oui, un prix vestimentaire BNP-ParisBeau. Une idée aussi primesautière que la variation de la crasse des T-shirts. En attendant, l’Anglais Nigel Short ne déroge pas à sa règle: costume-cravate pour honorer le jeu, son adversaire, l’organisateur et lui-même.

Les nulles de salon
Elles sont toujours insupportables pour le kibbitz, la patate, le non professionnel qui-ne-comprend-rien. Tu parles, Charles! C’est nous les licenciés qui payons. Une nulle sans jouer égale de l’énergie économisée pour les joueurs impliqués et du foutage de gueule pour le reste du monde.
Le reste du monde? Problème à résoudre en regardant le direct ou en analysant une partie nulle de moins de 16 coups: Étant donné que le reste du monde paie, mais  ne décide pas, en combien de temps la baignoire de la lassitude sera-t-elle remplie? Si vous séchez, passez la question à des sponsors potentiels et observez leurs zygomatiques. Si vous avez trouvé, demandez la recette au GMI Dorfman.

La retransmission des parties a posteriori
Les dates des rondes ne sont pas spécifiées sur le site fédéral. Pas vu de calendrier avec les jours de repos. Le fichier PGN des parties est tenu ‘à la porc’: les coups sont aberrants sur la fin, on n’y comprend rien. Conséquence: les parties de nos champions ne seront guère exportables dans les bases internationales. 
 
Un  National féminin rétréci!
Un championnat de France féminin réduit à six? Président Plus a osé. Moins de joueuses, c’est plus d’économies. Moins de joueuses sans les ‘plus’ meilleures Marie Sebag (9e féminine mondiale) et Almira Skripchenko (35e féminine mondiale), ce sont des économies. On se croirait dans un sketch d’Elie Kakou!

Il est écrit dans le règlement ‘dans la limite des places disponibles’. J’ai tellement rigolé que mon bronzage a failli partir. Si au moins leur tenue vestimentaire avait quelque chose à voir avec la plage comme leurs homologues masculins… Mais non, ces dames ont du goût et une certaine prestance. Fâcheux. Moralité: Un National féminin en bikini, Président Plus en a rêvé. Il ne l’a pas fait. Une promesse imaginaire de plus en moins.