Cappelle : Jules Vovk et Jim craque

Le tournoi de Cappelle-la-Grande s’est terminé par la victoire en solitaire du jeune Ukrainien Youri Vovk. Rien d’impressionnant mais du méga solide et une tenue de table impeccable: sérieux, motivé, concentré, accroché à l’échiquier. Dans son duel avec le GMI français Jean-Marc Degraeve, Vovk n’a pas eu à forcer son talent: Jim a raté l’ouverture, a joué trop léger et Vovk a joué au Jules et a dominé Jim. Jim a de plus loupé la dernière ronde alors qu’il a toujours eu une bonne position. Tous deux sont amoureux de Caïssa, mais il n’y eu qu’un seul vainqueur à Cappelle. Ou plutôt 610 – ceux qui ont terminé le tournoi –, ainsi que l’équipe d’organisation.
Pour savoir si les joueurs se nourrissent de sucres lents pour tenir le coup pendant cinq heures et comment ils préparent leurs parties avant la ronde, cliquer ligne suivante.

Les joueurs invités par l’organisation et ceux qui veulent s’acquitter d’un repas à la bonne franquette (dix euros) vont à la cantine de Cappelle, tout près de la salle. Le vin de table est servi à volonté, peu de joueurs en prennent avant les parties. Mais que font ces centaines de personnes en attendant le service? Elles regardent la serviette « Cappelle-la-Grande ».

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Elles entament le pain. Elles « refont leur match » de la veille. Soit. Les plus passionnés se préparent avec leur ordinateur, bachotage de dernière minute. Les plus sevrés de leur famille communiquent via Skype avec une petite caméra juchée sur leur ordi. Les autres ? Ils déjeunent à Dunkerque ou dans le troquet tout proche où tout le monde vous serre la main en entrant, en buvant des canons avec crevettes au bar. Les plus résistants à l’ambiance locale mangeront de la pizza à emporter tout le séjour.

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Contrairement aux dîners de gala ou à un gueuleton de type post-comité directeur de la fédération, il n’y a pas de carton sur les tables. Les « appariements » sur les tables se font un peu au hasard: on ne sert que les tables pleines. C’est ainsi que l’on discute avec un Russe, un Ukrainien, un Moldave parlant russe et qui a du mal à nourrir ses 120 kilos, et aussi avec la vedette vestimentaire incontestée, le Kirghize Semetey Tolongontegin (maître FIDE, 2337 Elo, 134e au classement final) qui portait le chapeau blanc vertical et national, comme dans Tintin au Tibet.

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Sur le vainqueur lui-même, peu de choses. Il a 21 ans, joue peu à l’étranger, sourit comme un joueur d’échecs. Sa montée au classement Elo depuis 2003 est spectaculaire. Son répertoire est très poli. Tout comme l’homme. Finalement, sa seule grosse erreur de communication est sa photo sur le site de la fédération internationale: il ressemble à un E.T. vert.

 

Photos, parties, interviews, classement final avec la grille américaine et les normes (dont la norme de MI du Français François Marchand) sur le site de Cappelle.

Voir aussi le reportage photo du Français Dominique Primel pour le site de ChessBase.