Blitz, michko?

Un championnat de France de blitz qu’ils disaient. Vous allez voir ce que vous allez voir! On a vu. Les joueurs ont aimé. Beaucoup sont restés pour le pot et la remise des prix. Bacrot n’est pas monté sur le podium. Il s’est fait arnaquer dans une ou deux parties. De beaux « schwindles », mais c’est bien connu: « On n’analyse pas les blitz ». La tenue correcte exigée n’a pas fait de victimes, mais les trois premiers du podium n’étaient pas au top à ce niveau. Vainqueur avec un demi-point d’avance: le GMI Kazhgaleïev. Avec une écharpe de Manchester United en guise de tenue correcte exigée.
Seul DD – l’organisateur André Clauzel – avait la chouette cravate. Une vraie boucherie comparativement au président fédéral Jicé Moingt, passé en blitz sur l’estrade qui avait gambité la cravate. Près de 400 joueurs ne pensaient qu’à leurs parties. Ils y ont pris du plaisir et ont bien eu raison.

Voir aussi l’album photo, colonne de droite
et cliquer sous la photo le temps d’un café.

blitz-parents 041.jpg

 

233 joueurs ont terminé le tournoi « des As »; 159 ont terminé le tournoi « de l’Avenir ». Le titre de champion de France de blitz était attribué au premier du tournoi des As licencié en IDF: le GMI Laurent Fressinet, deuxième derrière le vainqueur du tournoi, le Cannois Murtas Kazhgaleïev remporte donc une belle coupe à ajouter dans son salon. Il est ex aequo avec le Meldois Andréi Chtekatchev. Étienne Bacrot a craquiert: avec 3 défaites et 1 nulle, il termine 8e.
Voir la grille américaine et les résultats sur le site de la ligue.

Le tram n’a pas sifflé trois fois. Il a buzzé. Station Porte de Choisy, il faut descendre. Au revoir le tram, bonjour la halle Carpentier. Démarrer un dimanche matin à 10 h un tournoi de blitz face à des lions déchaînés nécessite un degré minimal de masochisme. Le demi-litre de café peut décanter les neurones. Il peut aussi trahir au bout d’une heure de jeu. Entre le tram et la halle, quelques considérations de joueurs prises à la volée : « Pourquoi un Elo blitz? Déjà que le Elo rapide, on sait pas quand ils le sortent, et puis ça veut rien dire. Alors maintenant avec trois Elo… moi j’avais 2200 en rapide la première année, c’était n’importe quoi. »

blitz-parents 039.jpgEn arrivant dans la salle – un coucou aux fumeurs qui se gèlent dehors –, un joueur me montre le GMI moscovite Bareïev. Il se chauffe en faisant quelques blitz contre un compatriote. Bareïev s’est réconcilié avec ses fringues soviétiques. Son humour britannique est toujours au couteau: « Comment trouves-tu Paris ? ». Réponse: « Il pleut. » Bon, il a dû me prendre pour Péniblet, mais ça s’appelle un râteau quand même: on passe et on se contentera d’admirer sa science des finales.

L’ancien spécialiste du blitz en France, Chély Abravanel, est absent. Le vétéran du tournoi, Léon Bitter, est présent. Anatoly Vaïsser est là et on se dit qu’on va avoir du spectacle. Malgré sa perf à 2507, Tolik passe à côté du tournoi avec son Elo rapide à 2650. Côté cadors, la liste des participants est très claire: 13 GMI, 1 GMIf (Maria Leconte), 8 MI, et moi, et moi, et moi çàd tous les patzers venus s’éclater. Ah non, la Cannoise Mélanie Vérot est venue chercher « des points de vie » (une expression grandiose) comme on gagne des bonus Total, sauf que là, blitz-parents 033.jpgc’est du sérieux: cela comptera en partie pour ses notes dans sa grande école. Heureusement, elle est aussi venue pour jouer et retrouver les champions de sa génération. Il n’y pas d’écran de parties contrairement à l’an passé et c’est fort fâcheux. Mais de beaux sièges ornent les premières tables, vite masqués par les vestes une fois la partie engagée.

La première ronde commence naturellement en retard. Le temps perdu sera rattrapé en sacrifiant ‘pour l’initiative’ trente minutes sur l’heure de pause-déjeuner prévue. Que peut-on dire techniqument des parties de blitz? Pas grand-chose à part tendre le micro ou jouer au psy en écoutant les perdants exorcisant leur défaite dans une position archi-gagnante. Lesquels restent silencieux sur leurs propres schwindles

La ligue retransmettait quelques parties en direct sur le Net. Paraît ksa marchait bien. Coup de chance, l’ordi a lâché seulement pour la dernière ronde malgré les ‘reboots’ continuels du spécialiste Manu, aussi concentré que le Mécano de la Générale.

Avec la cadence 5 min + 2 sec par coup, on ne frappe plus la pendule, mesdames messieurs. On se regarde tomber. Les 13 rondes passent très vite. DD et son équipe ont mis le turbo; seuls quelques étourdis ralentissent la cadence en ne remettant pas leurs résultats comme il faut: personne n’a de fiche et seul le gagnant (ou les blancs en cas de nul) va faire la queue pour donner son résultat. Et s’il oublie, c’est double zéro.

Le tournoi se termine vers 18 h 30 dans une atmosphère sympathique. Boissons non alcoolisées sont offertes à ceux qui ont assisté à une remise des prix simple, sans discours à rallonge. Ah si! Le (re-)nouveau président de la ligue, DD Clauzel a tenu à remercier « les bénévoles [récemment élus de la ligue] de n’être pas venus donné un coup de main ».

Europe Échecs a fait un super reportage vidéo: ils ne sont pas venus. Comme quoi la menace est plus forte que l’exécution. Pas d’hôtel gratuit et sûrement un coup des terroristes sur le TGV Besançon-Paris. Très honnêtement, je ne vois que cela.

Pour finir, j’ai adoré l’écharpe de Manchester United-tenue-correcte-exigée- du vainqueur du tournoi, Murtas. Mais est-il le vrai vainqueur? Peut-être est-ce bien DD et toute sa bande. On lui demande de récidiver d’urgence. Sinon, on le condamne à douze mois d’abonnement à EE dont quatre mois avec sursis!

A ne pas louper: les photos du site de la ligue.
A éventuellement considérer: les photos un peu tartes sur l’album, à droite.