Meilleurs vœux British pour 2009

À l’heure où beaucoup d’entre vous ont sué sur l’échiquier à Noël et au jour de l’An tandis que d’autres faisaient des orgies de chocolat, j’ai essayé de me souvenir de mes propres tournois à cette période. Direction Hastings… et Strasbourg.

amos_burn.jpgHastings, Grande-Bretagne: on ne présente plus cette ville historique tout court (bataille en 1066) et historique sur le plan des échecs. Le talent du coin s’appelle Stuart Conquest et Bristish Chess Magazine avait ses locaux implantés tout près, à St-Leonards-on-Sea. En consultant l’indispensable Schachkalendar édité à Berlin par Arno Nickel, on indique que l’Anglais Amos Burn est décédé le jour de Nöel. Une petite recherche pour avoir une photo correcte nous amène sur le site du musée de Liverpool où sa biographie ne se limite pas à Burn champion, mais nous éclaire sur l’homme.

Et dire qu’on l’appelait « The Invicible English Bulldog » lors d’un tournoi!
Voici une partie du ‘Chess Bulldog’ disputée à Hastings en… 1895.


 


hebdenmark.jpgRevenons à Hastings version 2008-2009.
Quelques Français ont traversé la Manche pour jouer le tournoi de maîtres: MI Luc Bergez, Jacques Bernard, MIf Christine Flear, MI Didier Leroy. Le tournoi a perdu de son lustre et consiste en un open FIDE, bien moins fort que le championnat de Paris, par exemple.
Ceci n’empêche pas les parties spectaculaires… avec un ‘Chess Bulldog’, le GMI britannique Hebden. Certes, il affrontait un chercheur de noises et parfois d’or en la personne de Luc Bergez. Et dire que j’ai connu Luc quand il avait 12 ans, un costume, me donnait du « monsieur » en jouant la partie. Il venait de démarrer les échecs! Luc est sorti perdant de son duel rocambolesque et qui correspond au style débridé affectionné par les deux hommes.
Lire les analyses éclairées et impressionnistes (en anglais) ici de Steve Giddins, le commentateur officiel. Et bien sûr, la visite guidée du site – tout en suivant les parties en direct – est indispensable pour ce tournoi plus que centenaire!

Probablement gonflé à bloc par cette victoire, Hebden a joué un gambit Marshall avec les noirs contre le jeune GMI russe Igor Kurnosov. Lui ne plaisante pas. Mark a échoué dans sa tentative de forcer le gain lors de la 4e ronde jouée le 31 décembre avec un spectaculaire 17…Cf4. Mais 19.h4 est le coup du combattant. Entre jouer une finale avec trois pièces mineures et deux tours actives contre une dame un peu seule et opter pour une finale D+F de couleurs opposés mais perdante à terme, Mark a longtemps réfléchi pour essayer d’arnaquer dans le zeitnot. Il a choisi la seconde version. Mais avec une cadence de 1 h 20 min pour les 40 premiers coups, 20 min pour terminer la parte avec une minute additionnelle par coup depuis le début, cette stratégie était sans espoir. Le Russe a pris le point en finale quoique techniquement, ce ne fut pas propre. Messieurs les maîtres, d’autres parties de ce style pour 2009 svp!! En ce qui concerne Mark et Luc, qui veut parier avec moi que l’année ne s’est pas terminée dans un bon vieux pub?

En dehors des traditionnels tournois de fin d’année type Béthune, un salut aux anciens tournois de Noël de Strasbourg; l’arbitre de l’époque, Norbert Engel me sauva de la surdité quasi assurée d’une oreille en me conduisant illico à l’hôpital pendant une partie. Un caillot de sang jouait une variante d’obstruction dans le conduit auditif. C’est aussi à cette occasion, en 1982, que les camarades du club de Lésigny qui m’accompagnaient découvrirent le grand jeu local peu connu à l’époque mais si populaire de nos jours: le brûlage des voitures en fin d’année.