Forfait de Tkatchiev: espionnage imaginaire et arme fatale de Jordi!

Oui, Vladislav Tkatchiev, champion de France, a fait forfait dans la dernière ronde des Olympiades de Dresde (Allemagne).
Oui, la FFE n’a pas donné le moindre début d’explication sur son site et réunit le 8 décembre 2008 son bureau fédéral sans que les licenciés ou les clubs n’en connaissent à ce jour la composition probable: le travailleur moscovite Joël Lautier sera-t-il là ?
Oui, c’est une grande première dans les deux cas.
Oui, la FFE veut faire des échecs un « sport ».
Oui, la FFE va sûrement nous dénicher un nouveau sponsor: une marque de réveille-matin ou de poil à gratter pour nous faire rire d’un forfait tragique.

Devant le suspense insoutenable, Echecs64 a surjoué Les Infiltrés dans les couloirs du temps et a écouté aux portes du BF. Pire: Echecs64 publie en exclusivité mondiale d’expression française une cassette qui explique les traumatismes sonores de jeunesse de Jordi: il n’a pas frappé assez fort à la porte de Vlad le matin de la ronde car Jordi est un enfant aux tympans battus et rebattus. Un drame additionnel terrible dans ce naufrage collectif.

Pour lire le compte-rendu insoutenable de nos écoutes aux portes du BF, cliquez ligne suivante. Attention, espace réservé aux lecteurs de 7 à 97 ans.

 

8 décembre 2008, siège de la FFE, ferme dans les Yvelines, France.

Au lieu d’une ambiance surchauffée, on se pèle. Malchance, la tuyauterie a subi un « accident grave de voyageurs » comme l’annonce Laurent Vérat « en préambule ». Traduction: un tuyau a malencontreusement rencontré le péroné d’un salarié. Et on attend Joe le plombier. Deux membres du BF arrivent légèrement en retard: ils ont failli se faire arnaquer par Joe le Taxi! Ils ont dit : « Vite, FFE, dans le 78. » Joe le Taxi a blitzé sur l’autoroute en direction du 87.

Simultanément (sic!), Vlad lézarde sur la Croisette, non loin de son capitaine… de club papa Damir L. Il sirote en terrasse. Il a encore mal au crâne. Douzième limonade de la journée. Son blouson et son oreillette discrète à la Men in Black accentuent son allure naturelle de beau gosse.
Mais aujourd’hui, Vlad s’appelle James. James Bond. En effet, il a fait installer un mouchard dans les téléphones portables de la FFE. Trop fort! Vlad aura le son et l’image. Quel génie! La réunion fédérale débute à l’heure.

Laurent Vérat, directeur général et technique de la FFE : « Je propose que la ou les sanctions éventuelles soient analysées à la lumière du rapport circonstancié de 9 pages trois quarts du capitaine Jordi nonobstant une dose d’heures de sommeil proportionnelles. Vlad était au troisième échiquier et a la moyenne la plus basse en heures de sommeil de tous les autres joueurs. J’ai fait un graphique sous Excel pour vérifier. »

Jean-Claude Moingt : « C’est moooonstrueux! Et tu veux que je sois réélu? Je les compte mes heures, moi? Je travaille plus, je gagne plus, la FFE gagne plus de licenciés. Et alors? Cette histoire est un complot contre mon œuvre! Je fais don de mon corps à la FFE et vous me parlez de sommeil! Les journalistes racontent n’importe quoi, après cette affaire ce sera pire! Les joueurs font n’importe quoi, le capitaine fait n’importe quoi. Et moi, que vais-je raconter? Ah, au fait, que s’est-il passé? »

Léo Battesti : « Calme-toi Jean-Clôde. Tu sais parfaitement que la compétition a été entachée par ce concours, le Grenadine Chess. Et avec cette cadence où tu dois quasiment blitzer après le 40e coup, ceux qui avaient envie d’aller aux toilettes craquaient. Et le soir, ils se défoulaient. Je ne te l’avais pas dit, mais j’ai proposé au Bureau de la FIDE à Dresde l’interdiction de proposer nulle avant la 20e grenadine…

Tout à son oreillette, Vlad acquiesce. Encore cinq, et il a son quota.

Johanna Pomian: « Bien, il se fait tard, moi je veux du chocolat. J’ai très froid avec ce chauffage défaillant et vos âneries de joueurs puériles. Il me faut un coupable pour écrire dans mon rapport. On lui mettra un blâme avec sursis, on ferme le dossier, on endort la presse avec un communiqué que Laurent nous rédigera, les clubs sen moquent, les joueurs regardent, et on annule la peine dans quelques mois. D’accord?

Vlad, presque attendri par tant de sollicitude et de réalisme, commande une autre grenadine pour la route.

Jordi : « Excusez-moi, je vais aux toilettes. »

Et soudain, tout part en vrille…

Johanna Pomian
: « Pas de ça Lisette! Reste pour le contrôle antidopage, patzer! Tiens, le voilà, notre coupable!

Jordi, crie: « Pitié, pitié ». Mais positionnel, il sort alors l’arme fatale: « J’ai une K7 qui m’absout! Elle m’absout, elle m’absout, elle m’absout. »

Moingt, réveillé en sursaut, souffle à Vérat dans l’oreille: « Il veut encore des sous ; il se croit encore au NAO. C’est un complot, c’est un complot contre mon œuvre de président! »

Vérat: « Président… je m’excuse de vous demander pardon, mais vos syntagmes sont proches du contresens rayayesque. »

Un préposé s’empresse de brancher le magnétoscope. Déroule alors le clip ci-dessous devant un BF hagard!

 

Après la K7, Jordi est en larmes: « Vous voyez ce que j’ai souffert dans ma jeunesse. Ces ânes de grand maître le savaient et ils en ont profité! Tous les jours, ils chantaient: “Viens ici, touche pas ça, reste assis, va pas là, fais comme ci, fais comme ça, patati et patata, C’est dur d’être un bébé.” Crotte, zut, j’étais le capitaine.
Et soudain, pschitt, plus d’autorité.

Jicé explose: «Mais enfin, tu nes pas resté sans rien faire!»

Jordi (à genoux, tête baissée): « Président, je les ai menacés de faire la vaisselle chez Mme Ojjeh, de deux jours de stage intensif à Belfort chez Jean-Paul Touzé, de trois tournois obligatoires de l’APSAP avec deux rondes de retard comme Vallejo et même dun stage de fou-rire thérapie dans la famille Roos à Strasbourg. (Il pleure). Rien à faire, j’y avais droit: le matin au petit déjeuner, le soir au débriefing, les jours de repos. Il suffisait que l’un commence, et c’était reparti, ils chantaient :« T’auras pas d dessert, nous on joue l poker. »

À 910 km de là, Vlad s’esclaffe de ce jeu de mots laid et déclame, admiratif: « прекрасный ! » Il contemple ce beau petit monde frigorifié de son téléphone 4e génération.

JCM : « Je te rassure, fais-moi confiance: Tu n’es pas dans le box des accusés simplement dans celui des condamnés. Gentil… calme… yora pas de garde à vue ni de fouille à corps dans la fermette. Simplement, pourquoi et comment Vlad n’est-il pas venu? Allez, dis-le à Papa Jicé. »

Johanna Pomian (bientôt en mode glaçon) : « Je n’en peux plus, donnez-moi un coupable. »

Le suspense est insoutenable? La suite demain, ici sur ce blog!

La (vraie!) liste des membres du Bureau fédéral est ici