Daniel rosse la FFE

Le maître international strasbourgeois Daniel Roos a perdu son calme légendaire. Il vient de découvrir l’ambition de la fédération de passer de 16 à 12 équipes dans le championnat de France national dit ‘Top 16’. Cette formule calquée sur le ‘ruby’ et imposée en son temps par le président Loubatière avait fini par s’imposer même si le système de poule haute/poule basse faisait dépenser des fortunes à des équipes pour justifier des demandes de subventions à leur mairie.

Cette information n’a pas été mise en une du site de la FFE. Elle était paraît-il, dans un endroit discret du site de la FFE indiqué par D. Roos. Il m’a été impossible de la retrouver. Néanmoins, le débat fait rage avant la date butoir de dimanche. Pour suivre la polémique engagée et lire la copie de quelques courriels furieusement gaulois reçus depuis le 25 juin, cliquez ligne suivante. Sinon, suivez la fin de l’Euro de football et préparez vos vacances.

DANIEL ROOS REPOND À ÉTIENNE MENSCH: Ah que pas content…

 

Cher Etienne  (Et chers membres du CD, de la CT et dirigeants de clubs) Ainsi donc une CT réduite a bien décidé de supprimer carrément le TOP 16 à l’insu des clubs et envisage de faire descendre près de la moitié des NII et 40% du Top 16 la même année!

Et comme l’écrit le DTN Jordi Lopez, l’erreur a été de divulguer cette décision sur le site fédéral avant même d’être adoptée par le Comité Directeur!
Très bien. Donc les choses avancent et on en sait désormais davantage. Mais comme les infos sont dures à arracher! Bon, au moins, à présent, un peu plus de monde est au courant et le débat peut commencer.

J’espère que toi-même, évidemment, tu défendras aussi énergiquement les clubs aux politique saines lors du prochain CD de dimanche (qui est censé entériner cette décision). Mais le projet est-il au moins à l’ordre du jour du CD ?
Curieusement, pas mal de membres du CD n’en ont jamais entendu parler! Et je suppose qu’ ils devront se décider illico presto dimanche !  

Pour tous les clubs qui rêvaient d’accéder un jour au plus niveau (Vive le top 18 ou le top 20! ), la route risque désormais d’être barrée.
J’espère que le championnat ne sera pas ainsi confisqué par un petit groupe non-représentatif des échecs français.

J’espère aussi que tous les clubs qui sont opposés à toutes ces descentes obligées, à cette régression vers le bas, sauront faire entendre leurs voix à travers leurs représentants au Comité Directeur. Je passe maintenant le relais à d’autres. Au moins un premier débat démocratique peut s’engager!

 

LA RÉPONSE AMPOULÉE OFFICIELLE DU DG DE LA FFE

Bonjour à tous,

J’ai bien suivi le début de polémique provoqué par le projet de réaménagement du Top 16 (et non de “suppression”). Je crois qu’il y a un certain nombre de points qu’il convient de préciser.

Tout d’abord, la FFE est une grande association, dotée d’institutions, et qui fonctionne de manière démocratique. Ce ne sont pas JC Moingt et L Vérat dans leur coin qui décident de quoi que ce soit concernant des orientations aussi importantes sur le plan sportif. Cela dit, je rappelle que nous sommes membres de droit de la CT… Quant au Bureau Fédéral, il n’a même pas été consulté sur la question… Il est donc inutile de propager des informations erronées sur les processus de décision au sein de la FFE.

Voici d’ailleurs la chronologie exacte des événements en la circonstance :

L’étude d’une réforme du Top 16 était à l’Ordre du Jour du Comité Directeur des 17-18 novembre 2007, qui s’est déroulé à … Strasbourg (cf. Relevé de Décisions,  http://www.echecs.asso.fr/Ag/ReleveCD11.pdf). Le compte-rendu détaillé de cette réunion stipule par ailleurs que “ Le Comité Directeur mandate la Commission Technique afin qu’elle élabore des propositions en ce sens pour le prochain Comité Directeur “. La Commission Technique du 12 janvier 2008, qui avait donc reçu un mandat du CD pour travailler sur la faisabilité d’une réforme, l’a évoquée, mais a décidé de nommer un petit groupe de travail en interne (S.Rivier, L.Vérat, J.Lopez) pour qu’il regarde cela de plus près. Ce groupe a présenté ses conclusions à la Commission Technique suivante, le 7 juin. Celles-ci préconisaient le passage du Top 16 au Top 12 à partir de 2010, et a défini les modalités techniques lors de la saison intermédiaire (2008-2009). La proposition du groupe de travail a été adoptée, à l’unanimité de ses membres présents, par la Commission Technique. Cette réforme sera donc, conformément à nos statuts, présentée au Comité Directeur du 29 juin, et soumise au débat, puis au vote. Les élus disposent des documents contenant les précisions techniques depuis le 22 juin.

Il me semble donc qu’en termes de fonctionnement démocratique, les choses se sont passées de manière on ne peut plus conforme.

De plus, de nombreux responsables fédéraux sont au contact régulier du terrain, et cette question récurrente du Top 16 est souvent évoquée avec les dirigeants de clubs : les avis sont d’ailleurs très partagés.

Maintenant, sur le fond, et sans préjuger de la décision du CD, qui sera peut-être influencée par le lobbying intense des “anti Top 12”, voici les grandes lignes directrices du projet :

L’idée principale est de mettre la compétition par équipes phare de la FFE en adéquation avec la réalité économique des échecs français. Cela peut effectivement être l’antichambre d’une future Ligue Professionnelle, mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Comme Jean-Claude, Jordi et moi-même l’avons expressément souligné lors de la réunion annuelle de Convention d’Objectifs au Ministère le 13 juin, nous ne sommes pas structurés pour mettre en place une Ligue Pro aujourd’hui, même si nous devenons délégataires prochainement : un jour, peut-être…

Nous proposerons également que le futur Top 12 se dispute en une seule fois, probablement en fin mai ou début juin. Accessoirement, le niveau de la N1 sera clairement renforcé.

Au-delà des considérations techniques, cette proposition comporte un volet économique, puisque elle sera corrélée à une offre de prise en charge des hébergements par la FFE, ce qui devrait soulager considérablement le budget des clubs, d’autant que les déplacements baisseront eux aussi mécaniquement : nous répondons là aussi à une demande expresse de notre Ministère de tutelle, qui préconise une limitation des déplacements, compte tenu de la hausse des carburants. Avec la mainmise sur l’organisation et une lisibilité beaucoup plus forte de la compétition, la FFE disposera de moyens accrus pour intéresser des partenaires et les medias.

Voilà en substance le projet qui sera discuté en Comité Directeur. On peut y être favorable ou hostile, mais il ne faut pas perdre de vue que la légitimité de la prise de décision appartient in fine au CD. Le projet peut être approuvé ou rejeté, il peut également faire l’objet de modifications ou d’amendements.

Les élus sont en place pour prendre des décisions, la balle est donc dans leur camp pour un débat démocratique sain et const
ructif.

Laurent Vérat
PS Echecs64: son nom est absent de l’organigramme sur le site de la FFE.

LE CONTRE

Bonjour,

Merci pour ces précisions sur la transformation du TOP 16 en TOP 12. Nous avons bien compris que la réforme a respecté les statuts de la FFE. Cependant ce cheminement juridique ne garantit pas nécessairement une décision finale de qualité et c’est sur ce terrain que nous sommes nombreux à réagir.
Je reviens sur les arguments que vous développez sur le plan économique.

En fait les avantages financiers directs (hébergement et déplacements) ne vont concerner que 12 clubs (les membres du TOP 12). Dans le même temps 4 clubs en plus (les anciens du TOP 16) vont devoir composer avec une N1 qui se joue sur 6 phases (3 au TOP 16) avec des besoins financiers plus importants et ce d’autant que le niveau de cette division devrait mécaniquement être renforcé.

Je ne pense pas que d’une manière globale cela soulage le budget des clubs et réponde notamment  à la demande de notre Ministère de tutelle en matière de déplacements.
La médiatisation de cette compétition est  bien évidemment souhaitable et une meilleure lisibilité est certainement le point essentiel à travailler.

Ce sont les règles globales de la compétition qu’il faut revoir et simplifier (composition des équipes, forfaits, départages…) et ceci peut parfaitement se faire dans le cadre d’une élite à 16.

Une telle réforme ne doit pas être faite dans l’urgence, la précipitation. Glenn a parfaitement raison lorsqu’il parle d’un besoin de réflexion sur accès restreint à l’élite et sur le caractère non raisonnable d’une descente de 6 clubs en fin de saison. (même chose pour la N2 avec 5 clubs par groupe)

Pascal Deiller

L’AVIS D’UN ANCIEN DE LA COMMISSION TECHNIQUE ET EX-CHAMPION DE FRANCE

Pour une fois (de plus) qu’on ne me demande pas mon avis, je vais le donner.

D’abord il y a je crois une majorité qui se prononce pour une élite à 16 équipes (statu quo), même si on doit donner un peu plus de poids à
l’avis des plus fortes équipes.

Ensuite, avant d’abandonner une formule, il faut de bonnes raisons. Ce qu’on peut reprocher à la formule actuelle, c’est sa rigidité: certaines équipes, chaque année, nuisent à l’image de la compétition en ne jouant pas le jeu, et ceci impunément.

D’abord les forfaits : pour moi tout forfait d’équipe en Top 16 devrait immédiatement provoquer l’exclusion de cette équipe pour la saison en
cours et pour les suivantes (pas de repli en N1). Dans le club moyen où j’évolue depuis 6 saisons, il n’y a jamais eu le moindre forfait
d’échiquier ni dans l’équipe 1 ni dans l’équipe 2, et ceci malgré des difficultés. Bien sûr l’équipe 3 peut alors avoir des forfaits.

Ensuite le parachute de la poule haute : ce n’est un secret pour personne que certaines équipes mettent le paquet pour s’y qualifier, puis laissent tomber l’affaire, assurées du maintien (il y a même des multi-récidivistes). Il faut changer cela. J’ai il y a déjà plusieurs années proposé deux solutions de remplacement:
– la première consiste à regrouper les deux poules qualificatives et à finir par une phase finale au système suisse (à adapter).
– la deuxième consiste à faire une poule haute à 6 équipes et une poule basse à 10 équipes : la poule haute haute se joue en toutes rondes en
play off (les résultats des phases qualificatives ne servent que pour le départage); la poule basse se joue comme maintenant en tenant compte des phases qualificatives. Cela fait 5 rondes dans chacune des deux poules.

Ces deux formules ont des avantages et des inconvénients. Au moins on peut en discuter. Peut-être du débat finira-t-il par sortir une solution
qui obtient un consensus suffisamment large.

Mais faire des choses en cachette sans consulter les acteurs ne peut pas être bon sur la forme.

puis dans un post ultérieur: C’est amusant : “Jean-Luc Seret n’est plus à la CT” ! ! !

Or si j’avais bien constaté que je ne recevais plus rien de la CT depuis bientôt deux ans, je peux affirmer que jamais quiconque ne m’a notifié
que j’avais été débarqué ! ! ! ! !

Un bel exemple du mépris avec lequel la FFE traite ses administrés !

Ainsi qu’une preuve de plus que la FFE se méfie comme de la peste des
techniciens compétents.

Jean-Luc Seret.

PS Echecs 64: Tu as raison mon garçon. Néanmoins, ton nom figure toujours dans la liste des gens de la CT sur le site de la FFE.

ET L’AVIS DU PRÉSIDENT DE LA FFE ?

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Conclusion: verra-t-on (sans jeux de mots) un débat participatif comme au Parti social-lisse? Un passage en force, un passage en douceur vers 14h30 quand des étourdis sont allés déjeuner ou un report sine die? Vivement dimanche!