Les journées du Patrimoine échiquéen

 La fin de semaine du 16-17 septembre 2006 est celle des Journées du Patrimoine. Chouette occasion pour tous de visiter gratuitement musées, chapelles, églises et autres lieux ordinairement fermés au public.

Mais quid de la Journée du Patrimoine échiquéen français? Grâce à mon deltaplane portable, j’ai pu visiter en EXCLUSIVITE les différents lieux de la Fédération française ces trente dernières années. Ca vaut le détour ! Il y a d’abord un lycée à Sainte-Jamme sur Sarthe (mandats Jacques Lambert). Regardez, c’est superbe, je l’ai fait en remontant de Montpellier.

 

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Puis Montpellier (mandats Jean-Claude Loubatière) non loin de la place de la Comédie, place Jean Jaurès.

Anecdote. Lors d’un voyage perso à Montpellier en mai 2006, je suis tombé sans le savoir place Jean-Jaurès. Mon œil hagard a été attiré par une plaque portant le mot ‘échecs’. Bon sang ! mais c’est bien sûr. C’est ici que fût feue la FFE déménagée. La plaque de la FFE était encore là…

 

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Discussion blitz avec des ouvriers qui déblayaient ou démolissaient ce qu’il restait du local fédéral dans la cour intérieure. Et constat amusé de quelques observateurs locaux: pas un officiel de la nouvelle équipe n’avait daigné mettre les mains dans le cambouis pour aider les salariés. Il est vrai que 3h20 de décalage horaire en TGV, c’est dur. Ca se comprend.

Puis des vents ascendants m’ont mené dans un département plein d’avenir pour les échecs: les Yvelines. «Comme promis», la Fédération est bien en région parisienne. Plus exactement, et de manière tout à fait traditionnelle dans l’histoire fédérale, près du domicile de celui qui bosse beaucoup pour la FFE – aujourd’hui le directeur général (L. Verat) hier et avant-hier les présidents et/ou secrétaires généraux. Et voici où:

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Le bled s’appelle Magny-les-Hameaux. Joli et verdoyant, non? 9150 habitants au compteur de l’INSEE en 2003. Courez-y ce week-end! Demandez Buloyer une fois dans Magny, c’est l’endroit exact. La photo du siège publiée sur le site fédéral nous montre un machin qui ressemble à une belle fermette. Visite gratuite, mais sur réservation et téléphoner avant pour voir si c’est ouvert.

 

Si votre deltaplane est en panne ou en cas de pluie, prévoir une voiture, une bonne carte ou un GPS qui met pas trois plombes à se charger et compter au départ de Paris minimum 40 min en voiture. Les transports en commun? Il faut aimer, mais on y parvient: il y a quand même un bus par jour après une vraie galère en train. Amateurs d’auto-stop: bien s’habiller, la PM (police municipale) risque de vous coffrer.

  

J’ai gardé le meilleur pour la fin. Car un vent d’ouest m’a poussé irrémédiablement vers une ville connue de tous: Besançon. Plus spécialement vers « Europe Échecs, le site ». L’endroit je veux dire, pas le www. Ben voilà, la « revue mondiale d’expression française », c’est ça:

 

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Ou plutôt, le mensuel se produit dans cet appartement (1er étage, deux premières fenêtres dont celle ouverte), lequel est situé dans un immeuble résidentiel  tarte, à deux pas de la prison, d’une garnison, avec vue imprenable sur la voie ferrée (de l’autre côté du bâtiment) et bien loin du centre. Mais avec bus fréquents. Ah mais!

Le jour de ma visite surprise, la fenêtre était ouverte et une photo de Spassky (achetée où ? quel copyright?) était punaisée sur un mur. Ah l’Boris, s’il savait!

 

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J’ai sonné. Personne ne répondait. Heureusement, la gardienne m’a tuyauté: les deux patronnes étaient parties faire du shopping au centre-ville “comme d’habitude” en emmenant leurs trois caniches, Baba, Grigri et Pichenette.

 

La gardienne se lâche: «Vous loupez, réellement. Ces trois clebs sont ‘impayables’. Enfin… façon de parler. Il y en a un que je plains, tout de même, c’est Pichenette. Brave bête. Il gratte tellement et passe tellement la brosse aux autres chiens que ses maîtresses, Grigri et même Baba lui donnent des fessées. Et il’crie, il’crie. Il’crie tellement mal que la patronne dit tout l’temps qu’il’crie avec ses pieds.»

 

Le vent se lève. Je décide de skipper Belfort qui fut aussi un lieu fédéral. J’ai raté un spectacle familial d’anthologie. Déception et inquiétude. Surtout pour Baba. La gardienne m’a avoué sur le pas de la porte qu’il chantait et faisait chanter aux autres tout le temps:

 

Baba, black sheep, have you any Euros in cash? Yes, Sir, yes Sir,
three bags full. One for my caniches, one for my dame…
etc.

 

“Paraît qu’c’est une comptine anglaise, vous pouvez m’traduire, allez soyez pas vache, eux, ils me font lanterner”. Je n’ai pas osé non plus, mais pas pour la même raison: je suis resté interloqué par les talents de ce clebs surdoué qui a apparemment toujours chanté et fait chanter dans plusieurs langues.

 

Sur ce, bonnes visites à tous! La visite guidée + les caniches, ça doit être super!

 

P.S.: Ah, au fait, si vous allez à Besançon, ne dites pas que c’est de ma part,
ça pourra mettre la gardienne dans l’embarras. Et sachez que toutes les cartes viennent du géoportail.